LE NOËL DE PETIT LIÈVRE BRUN

Quatre courts métrage tout doux

Un petit voleur de nez de bonhommes de neige, une souris réfugiée dans une moufle égarée, un lapin sortant de son terrier car il est à court de nourriture, et un petit lièvre qui veut aider un ourson à retrouver sa mère. L’hiver est là, la neige est au rendez-vous, et les animaux sont en danger…

Le Noël de petit lièvre brun film animation animated movie

Voici un nouveau recueil de courts métrages d’animation qui pointe son nez à point nommé en cette première vague de froid hivernale. La neige n’est pas forcément encore au rendez-vous dans les rues, mais certains pourront déjà rêver de coin du feu, de bons repas et de partage en famille ou entre amis, celle-ci vous donnant rendez-vous sur grand écran dans chacun de ces quatre films d’animation. Mais autant le dire tout de suite, c’est sans doute celui qui donne son titre au recueil qui est le plus classique et enfantin, ne visant pas forcément un public beaucoup moins âgé que les trois premiers, mais risquant de provoquer un certain agacement chez les parents. La faute pour ce film à un trop plein d’explications, des dialogues répétitifs et souvent inutiles, les trois autres courts métrages, sans paroles pour deux d’entre eux, laissant plus de champs à l’imagination et l’interprétation.

Le recueil s’ouvre sur un très court intitulé "Flocons et carottes" (Canada, 2010, 4 mn 02), mettant en scène un gamin voleur de carottes. S’en prenant donc aux nez des bonhommes de neige, que sa petite taille (ou sa malice) lui permettent d’atteindre, il en fera un usage bienveillant en cette période de disette pour les animaux. Un tendre petit film aux couleurs pastel. "La moufle" (France, 2019, 5 mn 21) est ensuite sans doute le film le plus stimulant du programme, alliant espièglerie et humour, pour ce qui s’apparente à un conte pas très moral. Une petite souris peu partageuse trouve refuge dans une moufle rouge perdue dans la neige, et se retrouve harcelée par tout un tas d’animaux qui voudraient bien aussi être au chaud. Elle décide alors de faire payer l’entrée, en nourriture, puis avec d’autres éléments. Les enchaînements sont drôles, comme l’esprit légèrement cupide de cette mini cheffe d’entreprise (on soulignera le régal que constitue l’ours devenu videur…). Un petit film parlant et séduisant qui évoque un dessin aux coups de pinceaux.

S’en suit "Au cœur de l’hiver" (Suisse, 2012, 7 mn 35), où se reconstitue dans divers ordres la chaîne alimentaire entre un lapin à court de provisions, une souris squatteuse, un hibou observateur et un bûcheron affamé. Avec des personnages en aplats de couleurs, sur des décors où les dégradés entre les différents plans traduisent la profondeur, on suit cette drôle de ronde, au débouché inattendu. Enfin, "Le Noël de petit lièvre brun" (Australie, 2017, 26 mn) clôt dans une certaine indifférence ce recueil, avec son dessin plutôt vieillot (aux beaux décors d’hiver cependant), ses pénibles répétitions des noms (plus des qualificatifs d’ailleurs) des personnages - histoire de bien les faire rentrer dans la tête des plus petits - , et son histoire ultra balisée où le groupe lièvre, souris, renarde et écureuil se perdent dans la forêt à cause de la neige. Adapté d'un classique de la littérature enfantine intitulé "Devine combien je t’aime" de l'irlandais du nord Sam McBratney décédé en 2020, illustré par la dessinatrice Anita Jeram, le film s’avère un court peu passionnant, d’où la logique disparaît même ponctuellement lorsque ceux-ci perdent leurs traces pour revenir à la rivière… et se retrouvent devant celle-ci le plan d’après, sans la moindre réaction ou référence à celle-ci. Restent les deux thématiques qui relient toutes ces petites histoires : la difficulté à trouver de la nourriture dans le froid et la neige, et la nécessité de l’entraide.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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