LE CHEMIN DE SEL

Un film de Marianne Elliott

De superbes paysages en support à une histoire de résilience qui a forcément un écho particulier de nos jours

Synopsis du film

Raynor et son mari, Moth, atteint d’une maladie dégénérative, se sont fait saisir leur maison. Désemparés, ils décident d’aller marcher le long des côtes anglaises, sur près de 800 km, pour se donner le temps de réfléchir. Ils suivent alors les indications issues d’un livre de Paddy Dillon que Raynor a emporté avec elle…

Critique du film LE CHEMIN DE SEL

Les films sur les évictions suite à la crise voient enfin le jour depuis quelques années, y compris du côté des fictions, notamment en Espagne. Mais le sujet a rarement été évoqué Outre Manche. Gros succès en Grande Bretagne, tiré du best seller éponyme, "Le Chemin de Sel" suit un couple devenu du jour au lendemain SDF (un mot bien difficile à faire sien, mais qui finit par sortir de la bouche du mari lors d’une scène de petit déjeuner à la terrasse d’un café), décidé à marcher le long des côtes de Cornouailles, du Dévon et du Dorset, suivant le chemin déjà parcouru par l'auteur Paddy Dillon. De ce parcours accidenté, Marianne Elliott tire le meilleur en matière de vues à couper le souffle, depuis des praires aux silhouettes de bois morts, jusqu'à d’impressionnants amas de rochers, en passant par des chemins escarpés à flancs de falaises ou des côtes accidentées léchées par d’énormes vagues.

Le tout, au fil des chapitres correspondant aux saisons (du printemps à l’automne), fait écho au moral et aux difficultés du couple de randonneurs, devant se contenter des 40 livres sterling hebdomadaires qui ne sont pas saisies sur leur compte. Entre la maladie handicapante du mari et la sidération initial, le scénario navigue progressivement vers l’acceptation d’une situation et la perspective d’une forme de rebond. Porté par un couple d’interprètes parfait de sobriété, incarnant dignité meurtrie comme farouche volonté, Gillian Anderson ("Chez les Heueux du Monde", les série "X-Files" et "Sex Education") et Jason Isaacs ("A Cure for Life", "La Ruse"), le film se construit entre avancée vers des conditions de plus en plus rudes et flash-back explicitant leur situation. Jolie réflexion sur ce qui fait un foyer (une maison, une ou des personnes…) et la capacité de chacun à se laisser affecter par les éléments (drame, maladie…) sans ce perdre, "Le Chemin de Sel" résonne comme un parcours salvateur dans une époque où seul le matériel compte.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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