LA VENUE DE L'AVENIR
Un Klapisch qui déçoit quelque peu
Synopsis du film
Un petit village de Normandie convoque les descendants d’Adèle, dernière occupante d’une maison abandonnée depuis 1944. Le village entend raser la maison pour en faire une zone commerciale. Mais pour cela il est nécessaire d’obtenir l’accord des descendants, qui se lancent dans une enquête pour retracer l’histoire de leur aïeule…

Critique du film LA VENUE DE L'AVENIR
Nous étions plus d’un à attendre la venue du dernier Cédric Klapisch qui signe une nouvelle fois un film sur la famille et l'héritage. "La Venue de l'avenir" rappelle particulièrement le très réussi "Ce Qui Nous Lie", dans lequel une fratrie de trois enfants d'interrogeait sur la succession de l'exploitation viticole familiale. Cette fois-ci la question n'est pas de savoir qui récupérera l'héritage, mais de savoir de quel héritage il s'agit. La narration alterne entre les deux époques avec beaucoup de fluidité et parfois même avec quelques bonnes idées de mise en scène. En effet, les protagonistes ne savent rien de leurs racines et du destin de leur ancêtre commune. Tout comme il ne se connaissent pas entre eux (« On est de la même famille et on se connaît pas » s'étonne ingénument le personnage de Vincent Macaigne). Et sans surprise, en apprenant sur leur passé ils comprendront leur présent, parce que consciemment ou non, l'Histoire a tendance à de répéter. Une théorie qui s'incarne dans le personnage d‘Abraham Wapler, le plus approfondi de ce film choral, ce jeune photographe qui se trouve une connexion artistique avec ses aïeux, ce qui va l’aider à trouver son chemin.
En ce qui concerne les personnages plus secondaires, on regrettera une caractérisation soit trop peu fouillée, soit qui n'apporte rien à l'histoire. Surprenant pour un film de Cédric Klapisch qui en avait pourtant fait sa marque de fabrique. Quant au personnage joué par Suzanne Lindon, la fameuse ancêtre à l'origine de l'intrigue, on pourra lui trouver une sensiblerie qui sied mal au standard de l'époque et qui décrédibilise l'ensemble. Cela fait vraiment cliché de dire qu'à l'époque on était élevé à la dure et qu'on était déjà bien content de manger tous les jours, mais entendre une femme du 19e siècle prononcer des phrases du genre « sans ma maman je ne saurais pas comment grandir » on n’y croit pas trop. Pas un grand Cédric Klapisch donc, mais gageons qu'il reviendra en meilleur forme dans un avenir proche.
Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur