LA TERRE DES VERTUS

Dans le cadre des aménagements urbains liés aux Jeux Olympiques, plusieurs lieux citoyens sont menacés. C’est le cas notamment des Jardins des Vertus, poumon vert au cœur de la ville d’Aubervilliers, en danger face aux tractopelles qui annoncent sa destruction. À la fois terres à cultiver pour les habitants, écosystème pour la faune locale et espace social, cet enclos de verdure est plus qu’un symbole pour les résidents, mais un endroit unique et essentiel qu’ils comptent bien protéger. Pendant plusieurs années, Vincent Lapize va retracer leur lutte face à cette gentrification des quartiers populaires qui frappe à leur porte.

L’objectif du cinéaste est sans équivoque : utiliser sa caméra comme une arme, témoigner du combat de ces individus en ce lieu unique, écho à toutes les autres manifestations du même type. Pas question de travelling ou d’esthétisme, le réalisateur recherche un cinéma direct, où les mots ont plus de poids que les images. À ce titre, le film est exemplaire de ces retranscriptions de mouvements militants, avec une immersion totale au sein de cette assemblée spontanée. Les débats sont passionnants, leur motivation inébranlable malgré une issue positive quasi-chimérique. Mais l’important n’est pas le résultat, c’est la résistance qui compte, s’élever face aux sirènes du capitalisme qui rôdent. Portrait touchant d’individus prêts à se battre pour leurs idées, ''La Terre des Vertus'' porte avant tout en lui l’objectif d’apporter une réflexion sur notre époque et notre société. Mission réussie !