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LA TENDRESSE

Un film de Marion Hänsel

Avec tendresse, mais sans intérêt

Lorsque leur fils est victime d’un grave accident de ce ski, Frans et Lisa, divorcés depuis quinze ans, n’ont d’autre choix que de voyager ensemble. Entre rancœurs passées et affection mutuelle, ce road-trip sera loin d’être des plus paisibles pour les deux protagonistes…

Après "Noir océan" qui nous plongeait dans l’univers de la Marine française, sur fond d’essais nucléaires, Marion Hänsel revient avec une histoire plus intimiste, à savoir celle de Frans et Lisa, couple séparé depuis une quinzaine d’années qui se retrouve à voyager ensemble pour partir au chevet de leur fils, victime d’un accident. Entre comédie romantique et road-movie, "La Tendresse" s’intéresse aux gestes quotidiens, aux petites attentions de gens ordinaires, sans jamais chercher le sensationnel. Refusant les artifices et les faux-semblants, la cinéaste se focalise sur ses personnages, et en particulier sur la fameuse tendresse qui peut encore exister entre deux êtres, malgré les années de séparation.

Néanmoins, les dialogues peu fournis et l’absence d’enjeu dramatique transforment le métrage en une coquille vide, sans saveur malgré l’attachement que l’on peut ressentir à l’égard des protagonistes. Succession de saynètes insipides, le métrage ne cesse de s’enfoncer dans une vacuité totale, où le talent des comédiens est censé combler le scénario inexistant. Extrêmement prévisible, ce film lumineux est sauvé par la mise en scène de Marion Hänsel, toujours juste. Et en montrant un couple qui ne se déchire pas, mais dont l’amour est encore tangible, elle choisit une trajectoire originale dont les ressorts comiques ne viendront pas uniquement des différentes disputes.

Mais l’envie et les bons sentiments ne suffisent pas pour réaliser un film de qualité. Si l’émotion est palpable, on aurait aimé être embarqué par cette histoire, qui finalement ne parviendra jamais à atteindre le spectateur. Sans épaisseur, la banalité de l’ensemble condamne "La Tendresse" à la catégorie des films d’apparence, ceux où il suffit de gratter un peu pour se retrouver face au néant. En cherchant tant à capter cette banalité, la réalisatrice a oublié d’insuffler un rythme à son projet, se reposant uniquement sur ses comédiens. Et même si Olivier Gourmet brille une nouvelle fois, tout comme Maryline Canto, cela ne suffira pas à nous faire oublier les gags ratés et la platitude des situations.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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