LA LÉGENDE D'OCHI

Un film de Isaiah Saxon

La future légende d’Isaiah Saxon

Dans un village reculé, la petite Yuri a interdiction de sortir la nuit, la faute aux créatures qui peuplent la forêt, les Ochis. Mais lorsqu’elle tombe sur un bébé de cette espèce, elle se rend vite compte qu’ils ne sont pas les monstres dont on lui a tant parlé. Pour le ramener auprès des siens, elle va alors braver tous les interdits et dangers…

''La légende d’Ochi'' film movie

Pour son premier long métrage, Isaiah Saxon ne s’est pas facilité les choses. Produit par A24, avec les stars Willem Dafoe et Finn Wolfhard au casting, son œuvre fantastique allait forcément être scrutée par la planète entière, tant aujourd’hui tout ce qui touche à ce studio américain est accompagné d’une hype gigantesque, souvent à juste titre (''Civil War'', ''Aftersun'', ''Des Étoiles à midi'', ''Red Rocket''…), quelque fois de manière plus délicate (les moins réussis ''Priscilla'', ''A Different Man'' ou encore ''Love Lies Bleeding''). Hommage parfaitement assumé aux films Amblin (''E.T.'', ''Les Goonies'' et ''Les Gremlins''), ''La Légende d’Ochi'' est une aventure comme Hollywood avait perdu l’habitude d’en faire, où les effets spéciaux sont délaissés au profit d’un artisanat jouissif, où l’univers n’est pas un simple décor pour l’intrigue mais un protagoniste à part entière, tant celui-ci déborde d’une richesse et d’une beauté sidérante.

Yuri est une jeune fille qui a grandi dans un village très reculé des Carpates, élevée dans la crainte des Ochis, ces créatures de l’ombre qui terrorisent tous ceux qui osent s’aventurer dans la forêt. Mais lorsqu’après un affrontement contre celles-ci, elle découvre un bébé de cette espèce, toutes ses idées préconçues vacillent. Les Ochis ne sont pas ces monstres sanguinaires esquissés dans les légendes locales. Pour l’aider à retrouver les siens, la gamine va franchir tous les interdits, affronter moult dangers et se lancer dans un périple au risque de sa propre vie. Conte initiatique, ode à la tolérance, le métrage déborde d’intelligence pour traiter ses multiples sujets, de la critique de l’embrigadement à l’importance évidente de protéger la nature et les êtres qui la peuplent.

Invitant la poésie d’un Wes Anderson à l’héritage du maître Steven Spielberg, cet exercice de style d’Isaiah Saxon aurait pu sombrer dans tous les clichés du cinéma arty dans lequel il veut s’inscrire, avec son grain particulier et son image au charme suranné. Mais la maîtrise de sa trame narrative, son sens du rythme et de la réplique transcende son propos, balaye les doutes et nous offre un récit bouleversant où nostalgie rime avec inventivité. En cette période de vacances scolaires de Pâques, il s’agit sans aucun doute d’un des films à ne pas rater, aussi bien pour l’importance de son message, que pour la cinéphilie de son créateur qui transpire à chaque plan. ''La légende d’Ochi'' n’a pas fini de résonner.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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