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LA GRANDE CLASSE

Un film de Julien War, Rémy Four

Grande classe, n’exagérons rien !

Jonathan et Pierre-Yves sont les souffre-douleurs du collège. Ensemble, ils résistent, grandissent, s’en sortent, et parviennent à s’accomplir professionnellement. Après avoir décroché un gros contrat avec leur société commune, ils se rendent compte qu’ils n’ont pas été invités à une fête d’anciens élèves. Ils décident de s’y rendre quand même, avec une certaine soif de vengeance, ainsi que de folles envies de retrouver les filles dont ils étaient amoureux…

La grande classe film image

Sortie le 30 août 2019 sur Netflix

Avec un tel pitch, la polysémie du titre promet un minimum de créativité ou d’intelligence. Mais fallait-il en attendre autant de la part de Julien War et Rémy Four, qui ont notamment été coscénaristes de "Gangsterdam" ? Ainsi, si le film commence assez délicatement, on a constamment peur qu’il dérive vers le grotesque ou le vulgaire. Pourtant, les excès restent limités et l’humour reste plutôt potache et gentillet dans l’ensemble. On regrettera surtout l’abracadabrantesque scène de sauvetage à la fin, qui s’avère aussi ridicule et décevante que celle du récent "La Lutte des classes" (par ailleurs bien au-dessus et à des années-lumière de ce film).

Si l’on sourit ou rit ça et là, l’enthousiasme n’est pas non plus débordant et on est parfois plus gêné pour les personnages qu’amusé par les obstacles ou quiproquos auxquels ils font face. De plus, même si tout n’est pas prévisible, la plupart des rebondissements font flop. Seuls quelques passages, notamment la séquence du rendez-vous dans les vestiaires ou la malicieuse conclusion, apportent un peu plus d’inventivité et de surprise.

Reste que l’ensemble est étonnamment plaisant et que le sous-texte sur les apparences ou la possibilité d’évoluer, bien qu’un peu pompier, est plutôt inattendu et bienvenu. Mais la véritable satisfaction tient dans le jeu tout en émotion de Jérôme Niel, qui montre un talent d’acteur bien plus subtil que son acolyte Ludovik, lequel verse dans une interprétation plus grossière.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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