LA FIN DES SLOWS

Les couples se succèdent, filmés face caméra, côte à côte, s’enlaçant d’un bras ou séparés par l’espace entre leurs fauteuils, de tous âges et de toute orientation sexuelle (une majorité d’hétérosexuels cependant). Ils répondent aux questions du réalisateur Laurent Metterie concernant leur vie à deux et leur réflexion sur les rôles genrés qu’ils occupent. L’idée est bonne, la mise en scène minimaliste, le résultat mitigé. Une question après l’autre, Laurent Metterie balaye différentes thématiques de la vie de couple : tâches ménagères, travail, enfants, fantasmes, rapport au féminisme et à ce que cela à d’importance dans la vie et le couple… tout un ensemble de considérations qui semblent questionner sincèrement le réalisateur dont on entend régulièrement la voix, demandant des précisions ou suggérant parfois des réponses, rebondissant sur le témoignage des couples avec plus ou moins d’adresse.

L’intention est louable et semble sincère, celle de faire un tour d’horizon d’une période post #metoo, dans laquelle certains hommes remettent en questions leurs rôles et leurs comportements. Plein de bonnes intentions mais avec une certaine maladresse, Metterie semble enquêter secrètement pour son compte, sur la manière dont les hommes hétérosexuels en couple, doivent se comporter face à tous les changements survenus dans la société ses dernières années. C’est lorsqu’il aborde de face les vrais questionnements qui semblent animer le réalisateur que le film devient le plus intéressant. Quand, par exemple, un monsieur d’une quarantaine d’années se met sur la défensive et utilise la mauvaise foi pour retourner une conversation autour du féminisme qu’il trouve désagréable, avant de comprendre soudainement le concept de charge mentale que sa femme lui explique patiemment depuis plusieurs minutes. Quelques moments d’introspections masculines jalonnent ainsi le film, tels des pépites de maladresses et de drôlerie, touchantes dans la manière dont elles dévoilent un endroit de friction chez les hommes interviewés.