LA CHAPELLE DU DIABLE

Amen… l’oseille

Synopsis du film

Après avoir soi-disant reçu la visite de la Vierge Marie, une jeune femme muette et malentendante prétend pouvoir entendre, parler et guérir les malades. De nombreuses personnes affluent alors pour assister à ses miracles tandis que des événements terrifiants se produisent. Un journaliste sur le déclin, spécialisé dans la couverture de faits divers insolites, est chargé d’enquêter…

Critique du film LA CHAPELLE DU DIABLE

Que l’on aime ou pas Sam Raimi (l’auteur de ces lignes n’a jamais caché sa profonde aversion pour le réalisateur), il y a un point sur lequel tout le monde tombe à peu près d’accord : produire des films, ça n’est pas du tout son truc ! Entre des séries ringardes (dont "Xena la guerrière"), des remakes inutiles (dont celui de "Ju-on") et des shockers allant du minable au potable (en gros, de "13 fantômes" à "Don’t breathe"), la liste est longue comme le bras. La malédiction ne varie pas d’un iota avec cette nouvelle fournée chapeautée de loin par le papa d’"Evil Dead" et refilée à un exécutant pêché dans un pays étranger (ici un jeune grec issu du théâtre !). Durant toute sa construction, le récit avait pourtant pris soin de lâcher une ou deux promesses de récit intéressantes, dont celle d’un propos anticlérical bien agressif (les soi-disant miracles de Lourdes révèlent leur nature de pompe à fric mensongère !) et le choix d’un journaliste bidonneur de reportage (joué par un Jeffrey Dean Morgan moyennement concerné) pour incarner le héros en quête de rédemption. Sauf qu’en lieu et place d’un pamphlet démontant les émules yankee de Bernadette Soubirous, on a juste un film d’horreur qui se traîne en longueur pour rien, avec un suspense à couper le souffle d’un asthmatique.

Les créateurs de ce film ni fait ni à faire ont beau faire leur possible pour drainer les fans de "La Malédiction" et de "Rosemary’s Baby", on ne voit hélas que les addicts à toutes ces absurdités pseudo-horrifiques à base d’exorcisme et de rédemption catho pour se sentir concernés par la chose. L’entité maléfique au cœur de l’intrigue n’évoque rien d’autre qu’une Grande Faucheuse de plus (avec le bras qui s’allonge et le corps qui se contorsionne, hein, quand même…), le casting est totalement à la ramasse (mention spéciale à ce pauvre Cary Elwes dont la crédibilité d’acteur continue de chuter film après film) et le climax final, explicitant le parallèle entre deux personnages « trompés » chacun d’une façon différente, ne fait que nous ramener sur les rails du banal film d’horreur démoniaque, destiné à ne faire flipper que les grenouilles de bénitier… Rien d’autre à rajouter ? Ah si : la chapelle du titre français, on ne la voit qu’une seule fois, et de loin. Et si elle doit métaphoriser le film tout entier, on dira juste que le toit était en travaux et que les démons ont plié boutique. Triste.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire