L'ULTIME BRAQUAGE

Les yeux plus gros que le ventre

Synopsis du film

2007, à Göteborg. Un braquage sur un fourgon blindé laisse sur le carreau les deux convoyeurs, violemment abattus. Un an plus tard, Kasper, boxeur qui rêve de gloire, se fait approcher par le Marocain, qui aurait trempé dans l’affaire, et lui propose un coup monumental. Les lieux de stockages des fonds au Danemark étant connus, il s’agit d’être les premiers à en braquer un. Après avoir d’abord refusé, Kasper, face à son échec dans un combat de boxe, décide d’accepter de faire partie du coup…

Critique du film L'ULTIME BRAQUAGE

L’introduction de "L’ultime braquage" est tout juste virtuose. Entièrement filmée depuis l’intérieur du fourgon, l’attaque de celui-ci, par deux véhicules emplis d’hommes armés l’immobilisant, glace le sang, la camera donnant à voir les réactions des deux convoyeurs, l’une expérimentée, l’autre en panique, et les agissements des assaillants au travers du pare-brise, de la porte arrière ou latérale, comme par le biais des rétroviseurs. L’introduction d’un personnage extérieur est, elle, tout aussi nerveuse, en caméra portée, alors qu’il s’entraîne à la boxe. Cet homme c’est Kasper, père de la petite Sarah, qui vient de re-décrocher sa licence de boxe et espère briller sur les rings. Mais le hasard voudra que l’échec (évoqué par une simple ellipse) le renvoie aux affaires, comme si celles-ci ne l’avaient jamais quitté.

Le métrage se meut alors en un film de casse avec les étapes classiques du genre (planification, préparatifs, passage à l’action, imprévus). Mais c'est l’ego de l’homme qui va peu à peu prendre le dessus, donnant une autre dimension à ce récit qui aurait pu être sans surprise. Reda Kateb y incarne un personnage assez trouble, souvent borderline malgré ses aspects très tactiques, tandis que Gustav Dyekjaer Giese ("Riders of Justice"), il met tout son physique sec et son assurance au service de cet anti-héros qui joue l'attraction-répulsion, cernant le spectateur entre inquiétude et empathie. Après "Shorta", passé par Les Arcs Film Festival, "L’ultime braquage", qui souffre cependant d'un passage à la limite de la crédibilité lorsqu'il s'agit de forcer le passage face à une vigile particulièrement zélée (dont on suit le parcours en parallèle des préparatifs), constitue un thriller efficace et tendu, inspiré d'un braquage méconnu en France, mais ayant traumatisé le Danemark.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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