Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

L'OMBRE D'UN MENSONGE

Un film de Bouli Lanners

Retour de flamme

Résidant dans une petite communauté presbytérienne, située sur l’Île de Lewis, au nord de l’Écosse, Phil est un jour retrouvé inanimé au pied d’une dune. Victime d’un AVC et devenu amnésique, il se remet doucement au travail à la ferme de ses voisins, auprès du fils Brian, et voit la tante Millie devenir sa « référente » et s’occuper de lui. Rapidement, celle-ci lui avoue qu’ils avaient une liaison secrète avant son accident…

L'ombre d'un mensonge film movie

C’est dans une ambiance de bout du monde, dans les contrées à la fois reculées et ventées de l’Île de Lewis (nord ouest de l’Écosse), que Bouli Lanners a placé le décor de son nouveau long métrage de réalisateur. Après les remarqués "Eldorado" et "Les Premiers, les Derniers", c’est au sein de paysages et d’une communauté austères que son propre scénario va révéler la flamme entre deux êtres n’osant se côtoyer au grand jour. Sa caméra, comme la photographie, s’adaptent d’ailleurs à cet état de fait, ses personnages étant filmés à contre-jour, coincés dans les cadres restreints (portes, etc.) des intérieurs, ou en contraste, exposés au vent face à une prairie ou une mer qui prennent la majeure partie du cadre, imposant ainsi la nature comme force dominante.

Une nature supposée être aussi la création de Dieu, la religion étant ici omniprésente, dans les paroles, les évocations du quotidien, les rituels familiaux et les relations entre celles-ci. Un poids constant qui semble planer sur des personnages un peu hors du temps, à l’image d’un anti-héros exilé, autour duquel planent plusieurs mystères (était-il vraiment avec cette femme ? qu’attend vraiment de lui cette famille qui le fait travailler ? y-a-t-il quelqu’un qui le cherche ou qu’il a fuit ?). Ménageant savamment le suspense, Bouli Lanners fait du mensonge un mystère en soi, et de son personnage une flamme vacillante, comme prise dans le vent, dont le dessein ou les espoirs restent eux-aussi évanescents jusqu’au bout d’un récit plein de tact et riche de sentiments en apparence éteints.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire