L'INTÉRÊT D'ADAM

Un film de Laura Wandel

Un film sous tension, forcément militant

Synopsis du film

À l’hôpital, Lucie, infirmière en chef du service pédiatrique, est témoin de la rigidité du système face à une femme qui n’est autorisée à visiter son fils, Adam, 4 ans, considéré comme ayant un problème de malnutrition, que deux fois par jour, celui-ci refusant de s’alimenter sans la présence de sa mère, Rebecca. Mais la mère, qui demande une autorisation exceptionnelle pour rester dormir avec Adam, ne semble pas se rendre compte que son comportement n’arrange pas les choses et qu’elle pourrait bien perdre tout droit de visite…

Critique du film L'INTÉRÊT D'ADAM

Film d’ouverture de la Semaine de la critique 2025, "L’Intérêt d’Adam" est le second long métrage de Laura Wandel, réalisatrice du sensible "Un Monde", passé par Un Certain Regard en 2021, et déjà centré sur des enfants. Certes intéressée par le comportement du petit garçon au cœur des enjeux de "L’intérêt d’Adam", sa caméra portée va suivre sans répit, dans de longs plans séquences, l’activité de Lucie, une infirmière qui tentera, au risque de trop s’investir, d’aider la mère d'Adam au mieux, en essayant avant tout de lui faire prendre conscience de son propre comportement. Le dispositif de mise en scène n’est pas neuf, il a donné notamment récemment le très bon "En Première Ligne", film autrichien qui sortira fin août, certes plus centré sur la rudesse du métier d’infirmière.

Cette infirmière, c’est l’excellente Léa Drucker ("L’Été Dernier", "Le Mélange des Genres", et ici à Cannes dans "Dossier 137"), qui lui donne corps, dans une apparente rugosité qui évoque une carapace longuement structurée. Face à elle, celle qui incarne un mélange d’urgence, de paranoïa et d’instabilité est incarnée par Anamaria Vartolomei, découverte dans "L’Événement". Comme toute leur attention est tournée vers l’enfant, objet d’inquiétude de toutes parts, on saluera le casting du jeune garçon, Jules Delsart, particulièrement touchant. Si le film n’évite pas par ailleurs un aspect quelque peu catalogue des situations sociales complexes (appartement surpeuplé, violences conjugales, conséquences familiales d’un avortement…) autour des autres patients auxquels à affaire Lucie, ces moments n’en sont pas moins traités avec une délicatesse qui incarne la bienveillance d'un personnage central que l'on oubliera pas de si tôt.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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