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L'INCROYABLE FEMME DES NEIGES

La mort est juste le bout du chemin

Partir et s’imprégner d’une autre culture peut parfois nous faire sentir totalement décalé lorsque l’on revient au contact de nos propres origines. C’est sans doute ce qui est le plus intéressant dans la comédie désenchantée "L’Incroyable Femme des Neiges" de Sébastien Berbeder ("Inupiluk" et "Le Voyage au Groenland"), dont le scénario joue en permanence du décalage de cette femme partie dans le froid étudier la nature, et sans doute trop consciente de la fin de la terre comme de la sienne. Un décalage qui se traduit par quelques scènes irrésistibles où elle ne peut qu’être trop alarmiste concernant le changement climatique face à une classe des jeunes enfants, auxquels elle expliquera ensuite, pour se rattraper, l’une de ses aventures (certainement la scène la plus drôle du film).

Porté par une Blanche Gardin relativement sobre, ce décalage entre une femme dans sa propre urgence et un environnement qui ne la comprend pas, fonctionnera aussi dans les deux sens, avec ses deux frères, interprètes par un Philippe Katerine un peu paumé et Bastien Bouillon, une nouvelle fois méconnaissable, lors de séquence impliquant un peu plus la culture inuit. Une occasion pour cette famille qui s’est éloignée, de panser quelques blessures liées notamment aux agissements d’un père auquel le personnage féminin espère ne pas ressembler et de faire la rencontre avec une autre manière de voir la mort : comme un processus où l’on n'est jamais seul.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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