L'INCONNU DE LA GRANDE ARCHE

Une peinture passionnante d’un milieu sans concession

Synopsis du film

1983. Alors que le Président de la République annonce le lauréat du concours d’architecture de La Défense, pour la construction d’un bâtiment signal voué à accueillir le Centre International de la Communication, c’est l’étonnement. L’architecte n’est autre qu’un danois, quasi inconnu, qui s’est présenté en son nom propre, sans agence, et qui n’a dessiné que 4 églises et sa propre maison. Mais peu importe, les choses doivent s’organiser autour de lui et les jeux de positionnement et d’influence commencent…

Critique du film L'INCONNU DE LA GRANDE ARCHE

Nouveau film de Stéphane Dumoustier ("Terre Battue", "La Fille au bracelet", "Borgo"…), "L’Inconnu de la Grande Arche" est une reconstitution passionnante du déroulé d’un grand chantier : celui de la Grande Arche de La Défense, située dans l’axe du Louvre et de l’Arc de Triomphe. Et il s’agit d’une œuvre particulièrement documentée, même si romancée, qui non seulement parvient à exposer les rôles de chacun des corps de métiers ou des intervenants du projet, mais qui réussit également à disséquer avec acuité les jeux d’influence et de pouvoir qui se nouent autour d’un projet pharaonique qui subira forcément des adaptations au fil des revirements politiques. Virant au thriller politique et financier, le long métrage détaille au final autant les jeux d’égaux qu’il livre un portrait finalement touchant d’un architecte, dans toute son intégrité buttée et son ambition contrariée.

Au delà d’un scénario finement découpé et dialogué, l’atout principal du film est sans doute son parfait casting. Des nombreux personnages, dont le François Mitterrand interprété avec justesse par Michel Fau, c’est surtout Xavier Dolan qui se fait remarquer, dans le rôle de Subilon, conseiller virant à l’éminence grise, malmené par les lubies du Président, les exigences de l’architecte (Claes Bang, d’une élégante bonhommie trompeuse), les prétentions financières de sa femme (Sidse Babett Knudsen, en négociatrice ambiguë), les ambitions de son partenaire (Swann Arlaud) et les jeux de pouvoir d’investisseurs. Saisissant les limites de l’intégrité, face notamment aux enjeux financiers et de renommée, le récit interroge les liens entre geste artistique et poids des calculs de toute sorte (technique, positionnement, budgétaires, politique…). Quant aux vues générées sur l’avancement du chantier, ponctuelles, elles viennent donner corps, avec ce qu’il faut de détail, à ce projet titanesque qui laissera quelques personnes au bord de la route.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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