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L'HISTOIRE PERSONNELLE DE DAVID COPPERFIELD

Un film de Armando Iannucci

Une reconstitution au casting impressionnant, mais peu enthousiasmante

Le jeune David Copperfield, garçon à l’imagination débordante, voit son nouveau beau père l’envoyer à Londres pour faire son éducation. Mais ren réalité, celui-ci se retrouve, comme de nombreux enfants, à travailler en usine, remplissant et scellant des bouteilles. Aidant un homme endetté à échapper à ses créanciers, il fait connaissance de sa famille…

L'histoire personnelle de David Copperfield film movie

Sortie le 26 janvier 2021 sur Amazon Prime Video

Pour ceux qui pensent voir ici le biopic d'un magicien, passez donc votre chemin. David Copperfield est en effet ici le nom du personnage du roman de Charles Dickens, paru en 1850, et intitulé "L'Histoire, les aventures et l'expérience personnelles de David Copperfield le jeune". Narré en partie comme livre, à la première personne, le film présente une introduction dans un théâtre, où le personnage, devenu écrivain, introduit son auto-biographie, avant d'entrer dans l'image projetée derrière lui, correspondant aux champs alentours de la maison qui l'a vu naître. Ses interventions seront par la suite plus rares, principalement cantonnées à quelques cartons rédigés de sa main, chapitrant le récit, très riche, de sa vie.

La reconstitution est assez exemplaire, des décors jusqu'aux costumes, incarnant parfaitement le contraste entre intérieurs chargés et colorés des plus riches, et teintes ternes des appartements décrépits des plus pauvres. Car s'il faut reconnaître au film une qualité principale, c'est d'avoir su garder l'essence politique (et historique) du roman, pointant les dégâts faits par les usuriers, l'exploitation et le mépris des enfants, les différences de classes sociales, et l'extrême pauvreté. Le casting volontairement métissé du film réussit même à amplifier certains messages, comme lors du passage, violent, où la mère d'un bourgeois, interprétée par l’actrice afro-américaine Nikki Amuka-Bird, vient questionner avec mépris les racines et éducation du héros, alors bien embarrassé pour ne pas perdre la face.

Le film affiche ainsi un casting 4 étoiles, regroupant Dev Patel ("Slumdog Millionaire") dans le rôle principal, Tilda Swinton ("Amore", "Okja") dans celui de sa tante, Hugh Laurie ("Docteur House") dans celui de son oncle, Ben Whishaw ("Le Parfum", "Lilting") dans celui d'un arnaqueur, Peter Capaldi ("Doctor Who") dans celui de l'endetté, Gwendoline Christie ("Game of thrones") dans celui de la soeur du beau père, ou encore Morfydd Clark (la flippante héroïne de "Saint Maud") dans le double rôle de la mère et du premier amour de David Copperfield. Malheureusement, hésitant sans cesse à nous entraîner dans l'imaginaire du futur écrivain, le film se contente d'accumuler les obstacles et les épisodes malheureux, au lieu de nous transporter, comme au début, lors de la scène dans la maison-bateau, où la main géante de son beau père fait symboliquement incursion, le rappelant à la réalité. Un choix porté donc globalement sur le réalisme, que certains passages, comme une soirée arrosée soudain accélérée au montage, ou quelques coups revanchards en compagnie de deux amis sensés être porteurs d'humour, ne parviendront pas à rééquilibrer.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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