L'EST DE MIDI

Un film de Hala Elkoussy

Une fable intemporelle, avec quelques longueurs

Dans une ville hors du temps, gouvernée entre peur et grand spectacle par le terrible Shawky, vivent Galala, une vieille marchande d’objets rêvés et conteuse hors pair, Abdo, un jeune musicien rebelle et Lolly, travailleuse exploitée qui rêve de liberté. Gavés d’histoires à en être écœurés, les jeunes gens vont bientôt imaginer leur fuite, loin des privations de la ville…

Filmé en Égypte en pellicule (le premier dans le pays depuis 10 ans !), "L’est de midi” est une étonnante fable proche de l’ambiance des "Mille et une nuits”, où, dans une ville sans nom et sans date, les hommes et les femmes endurent un système oppressant en se repaissant de contes pour échapper à la dure réalité de la vie. Galala la conteuse et accessoirement marchande de tout, pourrait bien être en ce sens la deuxième personne la plus influente de la ville…

La réalisatrice Hala Elkoussy dont c’est le deuxième film après "Cactus flower”, signe ici un film philosophique, sur le pouvoir de l’art et son utilisation. Shawky, le dictateur, utilise l’art du spectacle vivant pour capter les foules et faire passer ses messages politiques, Galala, elle, fait rêver les gens via ses contes, leur prodiguant un moyen d’évasion sûr et sans risque quand Abdo fait acte de rébellion via sa musique, critiquant ouvertement le gouvernement.

Malgré un certain charme, quelques longueurs marquent ça et là le film, comme dans une histoire qu’on nous raconte tout en ne pouvant s’empêcher de digresser. Dans un noir et blanc rappelant des productions appartenant au passé, "L’est de midi” présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes 2024 puis à la Semaine de la critique de Berlin 2025, se veut lui aussi comme un objet intemporel, qui aurait pu être filmé il y a fort longtemps comme récemment.

Amande DionneEnvoyer un message au rédacteur

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