L'ÉNIGME VELÁZQUEZ
Velázquez l’influenceur
Peintre du XVIIe siècle Diego Velázquez est considéré par beaucoup comme le peintre des peintres. Il a en tous cas influencé nombre d’artistes au travers des ans, et pas seulement dans le domaine de la peinture…

Ce documentaire, troisième volet de la trilogie du PRado, après "Le Mystère Jérôme Bosch" et "L'Ombre de Goya", tâche d’analyser toutes les influences qu’a pu avoir le peintre Diego Velázquez (1599 - 1660), en expliquant en même temps sa technique (il ne passait pas par l’étape du dessin), et l’évolution de son œuvre. D’extraits de films ("Pierrot le fou", "Capitaine Alatriste"...), en conversations avec des historiens, conservateurs, restauratrice, comme d’autres artistes, il explicite les influences du Caravage comme de Ribera, son époque Sevillanne, sa découverte de Venise, sa représentation des bouffons, de portraits de gens communs avec leurs éventuelles difformités, et des familles royales dans le naturel le plus brut. La partie la plus intéressante est sans doute celle consacrée à son œuvre "Les Ménines", tableau de 1956 représentant la famille de Philippe IV et à l’icône de la féminité qu’il a pu engendrer, aussi bien dans la sculpture, que dans les hommages rendus par Picasso par exemple.
De cette peinture on retiendra l’aspect considéré comme « trop vrai », mais qui influença par la suite aussi bien Francis Bacon que les impressionnistes, dont certains se considéreront comme des « fils de Velázquez » (Manet, Goya, Courbet). Entre les dires des uns et le commentaire en voix-off par Vincent Lindon, c’est une représentation sans fioriture de l’humanité qui se fait jour, chacun ayant finalement sa définition en « un mot » du fameux peintre. Un voyage déstructuré au cœur d’une œuvre riche et passionnante, disséquant certaines mises en scènes (comme avec le tableau "Les Fileuses") qui font de ce peintre un expert de la mise en scène et un fin observateur des postures de pouvoir, sans verser dans le portrait flatteur des personnalités. Un documentaire riche que l'on ne peut que recommander.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur