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JUNGLE JIHAD

Un film de Nadir Ioulain

Étrange fable moderne

Dans un taxi garé au cœur de la nuit, deux hommes débattent de l’Islam. L’un est un policier sous couverture, dont la femme et la fille ont étés les victimes d’un attentat suicide. L’autre est un jeune homme radicalisé, sur le point de passer à l’acte…

Jungle Jihad film image

Sortie directe en VOD le 17 juin 2020

Il est difficile de parler de la mise en scène ou de l’esthétique de ce film, car elle n’est pas une, elle tient plutôt de la mosaïque, du patchwork, du costume d’Arlequin, car se côtoient ici les lumières des clips des années 90, avec ses couleurs saturées qui bavent sur l’image, et le style animé des mangas. À cela viennent s’ajouter des séquences extrêmement réalistes qui se rapprochent plus d’un cinéma vérité qui assume pourtant totalement une part d’artificialité. Ce mélange de styles témoigne de la France des années 90 et des jeunes qui ont grandit dans les cités à cette époque et qui sont aujourd’hui devenus adultes.

Ce film fait le portrait d’une part du radicalisé et de l’autre du policier, mais ce qu’il dessine en creux, par ses choix esthétiques et ses raisonnements théoriques, c’est le portrait de l’artiste engagé. Ce film n’est pas une fiction, ni un documentaire, c’est un essai filmique, une discussion sur l’Islam qui s’incarne dans une conversation où des points de vue sont échangés et des histoires sont racontées.

Il ne s’agit pas du tout d’un aveu de faiblesse ou d’échec, d’une raison de déprécier le film, au contraire, ce choix théorique est complètement assumé, et ce film regorge de sources et de pistes de réflexion, il faut seulement savoir ce que l’on va voir, pour ne pas être déçu, surpris et pour ne pas prendre le film pour ce qu’il n’est pas.

Il s’agit d’une fable, d’un apologue, d’un voyage initiatique qu’il serait absurde de vouloir suivre, analyser, comprendre ou regarder d’un point de vue littéral. Peut-être faut-il se laisser guider et happer par la voix du « Storydealer » (le superbe Steve Tientcheu, le « Maire » des "Misérables" de Ladj Ly), ou bien réfléchir et aller questionner. À vous de voir.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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