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JOURNAL D'UN DEGONFLE

Un film de Thor Freudenthal

High school, middle school, même combat !

Greg Heffley est un garçon de douze ans qui aspire à figurer dans le year book de fin d'année dans la section des élèves les plus populaires. Aujourd'hui, il se prépare pour son premier jour de collège et cela ne l'enchante guère. Accompagné de son ami Robert, qui n'est pas prêt à quitter les jupes de sa mère pour la préadolescence, Greg va vite se rendre compte que cette popularité tant espérée va être dure à atteindre dans le monde des grands...

Véritable carton outre-Atlantique et dont un deuxième opus est déjà en préparation, ce "Journal d'un dégonflé" est l'adaptation des livres de Jeff Kinney qui s'est mis dans la peau d'un collégien de douze ans, écrivant un carnet de bord à partir de ses mésaventures écolières. Voici donc le Petit Nicolas sauce américaine. Et la sauce américaine, il faut aimer cela quand on est français. Il y a un décalage culturel certain et il n'est alors pas étonnant que le film soit sorti sur seulement une poignée de copies malgré l'attrait qu'il aurait pu susciter pour les 8-13 ans.

Car ce "Journal d'un dégonflé" reprend les mêmes schémas et problèmes élitistes des lycées et facs américains (que l'on a déjà vus et revus dans bon nombre de teen-movies) pour les transposer au collège. A croire que ces pauvres enfants américains subissent une pression sociale dès leur rentrée en cours primaire. Pourtant, le film débute plutôt bien car le texte de Jeff Kinney demeure assez hilarant en l'état. Les constats de Greg sont amusants de discernement sur le concept du collège. La première demi-heure se suit donc avec un plaisir non dissimulé face à ces gosses à l'humour potache.

C'est ensuite que ça se gâte. Tout d'abord, l'adaptation est signée Thor Freudenthal. Ça ne vous dit rien ? C'est normal, ce réalisateur n'a jamais particulièrement brillé. Si je vous donne le nom de son précédent film, "Palace pour chiens", cela vous donnera peut-être une idée du niveau qui vous attend. Car malgré un matériau d'origine de bonne qualité, l'adaptation ne tient pas la longueur. Une fois la découverte passée, on s'ennuie ferme devant la tournure moralisatrice que prend l'histoire. Celle-ci fait disparaître la bonne dose d'humour que le film annonçait. Greg, prêt à tout, et qui pensait tout avoir pour devenir populaire, devient finalement la risée du collège et le petit gros voué à porter l'étiquette du looser s'impose en icône grâce à son naturel. On finira sur une morale bien mielleuse du genre 'l'amitié est plus forte que tout'. Certes, c'est beau sur le fond, mais quand c'est traité par Freudenthal, ça l'est finalement beaucoup moins. Mais ce n'est pas grave, car vos enfants, eux, auront peut-être passé un meilleur moment.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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