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JOLI JOLI

Un film de Diastème

Un charme suranné, malgré un gros manque de tourbillons

Le soir du réveillon du nouvel an 1977, Elias, un écrivain en panne d’inspiration, enfermé depuis 3 ans dans son appartement, décide de sortir. Dans un bar, il croise par hasard une jeune actrice de cinéma, Leonore, devenue célèbre. Ils passent la nuit ensemble, mais au petit matin l’actrice a la mauvaise idée de charger la femme de ménage, Myrette, de transmettre à Elias son numéro de téléphone. Celle-ci, jalouse, va le conserver, rompant ainsi l’élan des deux amoureux…

Après un générique fait de photos et de lettres rouges, la comédie musicale française tant attendue de cette fin d'année, "Joli Joli" nous embarque dans un sorte de vaudeville au charme suranné, mettant en scène un imbroglio amoureux entre un écrivain, une actrice, une femme de ménage (qu’on découvrira capable de tout faire : assistante, attachée de presse…), un producteur, une infirmière dealeuse et consommatrice de morphine et autres produits, un réalisateur, son acteur et amant… Les changements de compagnon ou de compagne iront donc bon train, au fil des manigances, des arrangements ou des quiproquos. De quoi amuser dans un écrin à la très belle direction artistique, mariant décors carton pâte, faux paysages et belle utilisation de la lumière.

On est donc dans un conte, la neige affirmant le caractère molletonné des drames amoureux qui se jouent, les chansons signé Alex Beaupin ("Les Bien-aimés" et "Les chansons d'amour") donnant un peu de piquant à l’ensemble ou apportant du baume au cœur. Malheureusement, la mise en scène de Diastème ("Le bruit des gens autour", "Le Monde d'hier") est loin d’être au diapason des morceaux ou des quelques chorégraphie, anéantissant systématiquement tout dynamisme pourtant nécessaire à ce genre de production. Les scènes chantées se succèdent ainsi dans un rythme nonchalant, quand il ne devient pas apathique, évoquant des en filigrane des sujets d’actualité (harcèlement sexuel dans le cinéma, homosexualité cachée...). Heureusement, Clara Luciani assure dans son premier rôle majeur au cinéma, William Lebghil s’avère plus émouvant que jamais, et Laura Felpin se donne à fond dans un rôle multiple et plus sombre que ceux des autres. Alors on en ressort tout léger, avec en tête quelques mélodies, de « Pour qu’elle m’aime », « Les Temps changeront », « Je rate tout » t bien sûr du très entêtant « Joli Joli ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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