JEUNESSE EN SURSIS

Passé par la section Generation du Festival de Berlin 2021 (qui avait eu lieu en ligne), "Jeunesse en sursis" est un film sur le passage à l’âge adulte, sans grande originalité, malgré le contexte ukrainien, qui lui donne aujourd’hui une légère résonance supplémentaire. On y suit un groupe de trois amis lycéens, dont le personnage principal, Masha se confronte à ses hésitations, son désir d’expérience et la perspective d’un chemin qui divergera de celui de ses amis. Deux interviews viennent d’ailleurs pratiquement ouvrir et refermer le métrage, interrogeant pour l’un ses souhaits (entrer à l’université) et affirmant pour l’autre son envie d’agir, l’inutilité de chercher à deviner qui pense quoi, et la nécessité d’exister dans le présent. Une manière sans doute de permettre au spectateur de mesurer le chemin psychologique parcouru entre les deux, alors qu’elle se demande aussi si devenu adulte, on reste connecté avec les émotions de sa jeunesse.

Le titre original, « Stop Zemlia » est explicité à un moment du film, correspondant à une sorte de jeu du chat et la souris, à l’aveugle, quelqu’un devant toucher ceux qu’il ne voit pas. Intelligente parabole sur les hasards de la connexion avec l’autre, elle vient renforcer un film procurant globalement une sensation de déjà-vu, où est tout de même mise en avant l’importance de certaines mères en termes de soutien. Seule originalité côté mise en scène, les quelques rêves épars de l’héroïne, et la récurrente du badminton, face à un monde encore à découvrir pour ces jeunes gens. Un monde où l’avenir n’est pas tout tracé, chacun devant renoncer à certaines perspectives (voir les problèmes de vue de Senia, qui souhaite intégrer l’armée…) et faire des choix.