Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

JE VOUS AIME TRES BEAUCOUP

Un film de Philippe Locquet

Les trois frères

A la mort de leur mère, qu'ils n'ont pas connue, trois demi-frères de 8, 15 et 17 ans ayant grandi dans des milieux différents, se rencontrent pour la première fois. Ils passeront les grandes vacances ensemble chez la Nonna, leur grand-mère, entre secrets et lapins, polenta et coups tordus, aventures et premières fois...

Comme on peut le voir à la lecture du résumé ci-dessus, le second long métrage de Philippe Locquet (remarqué pour "T.I.C., Trouble Involontaire Compulsif") propose une situation de départ plutôt originale, à défaut d'être vraiment intéressante. Trois frères, donc, réunis par un drame au domicile d'une grand-mère enthousiaste et humaniste (excellente Firmine Richard, évitant les clichés avec aplomb) : un jeune garçon élevé par Nonna (génial Max Clavelly, sans doute le meilleur acteur du film), un rebelle à dreadlocks ballotté de foyers en foyers (et beau-gosse le type !), et un futur adulte en recherche de stabilité par la faute d'un père absent (et qui est noir, de surcroit). Trois sensibilités se découvrant par petites touches, au centre des meilleurs scènes du film.

S'ils sont entourés d'adultes malheureusement stéréotypés (le voisin raciste, le gendarme dépassé), en accord avec le ton joyeusement maladroit du film (ça frise par moment la caricature), ces trois petits diables sont également à l'origine des deux grosses fautes de gout du métrage : une scène de triolisme adolescent aussi futile et agréable que sentencieuse (les adolescentes sont toutes des allumeuses aux jolis seins voulant coucher avec deux frères, semble nous dire Locquet... Un fantasme de gosse inassouvi ?) et une dramatique farce vengeresse virant au tragique. Originales et déroutantes, ces scènes le sont assurément, mais lorsqu'arrive la toute fin du film, on est en droit de se demander : pourquoi ce revirement de situation absolument sans incidence sur l'intrigue a-t-il pris autant de place dans le scénario ? Un final un peu trop absurde et forcé pour un aimable film ayant plus sa place dans les grilles de France 3 Rhône-Alpe que sur un écran de cinéma.

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire