JE LE JURE

Samuel Theis ("Party Girl", "Petite Nature") met en scène une histoire aux résonances sociales, ainsi que la difficulté à être juré, ceux-ci étant quelque part forcés de se faire une opinion. Il aborde la manière dont les institutions comme la justice permettent de confronter les jurés afin de faire bouger les lignes. Tel un examen détaillé, il nous présente le milieu des assises avec les différents éléments auxquels doit faire face chaque juré.

Sans donner de leçon au spectateur, il établit la difficulté de définir l'adéquation entre le crime et la peine. Les débats entre les jurés façonnent ainsi peu à peu leurs décisions de sentence. Et le procès reconstitué ici capte sans mal l'attention du public, avec témoignages touchants et plaidoiries des diverses parties, laissant place ponctuellement à des silences qui en disent long.

La réalisation fait se confronter des personnages de milieux disparates, fournisssant ainsi du relief au récit. Il s’agit d’un film, non pas sur la culpabilité de l'accusé, mais sur la décision des jurés. Julien Ernwein joue un homme quelque peu perdu, qui doit du jour au lendemain donner son avis lors d’un procès, et devra aussi au final trouver sa place dans la société. On découvre avec joie Marina Foïs dans un nouveau registre.

Assez original sur le fond, le film s’avère prenant et émouvant, le spectateur pouvant se mettre à la place des jurés et se confronter au dilemme qui se pose, face à la responsabilité d'une condamnation. La question est posée tout en finesse en installant le doute sur la vision posée sur la vie d'un autre. Répression ou absolution résultent d’une brute vérité à définir. Quant au spectateur, il sera mis face à son jugement et son intégrité.