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JAMES WHITE

Un film de Josh Mond

Entre gris clair et gris foncé

James White fait face à la mort récente de son père et à la grave maladie de sa mère. Tourmenté et perdu face à ces événements qu’il perçoit comme insurmontables, James va tenter d’occulter ses peurs en se noyant dans les atours de la vie nocturne : alcool, sexe et longues escapades… Mais sa mère a besoin de lui et James va devoir apprendre à dompter ses démons...

Josh Mond nous embarque sur la question de la mort et plus précisément de comment nous réagissions face à l’approche de la perte d’un être cher, par exemple atteint d’une maladie incurable. Il nous rappelle que la condamnation est globale : tant pour la personne malade qui va, de manière inéluctable, perdre la vie… et tant pour les proches, qui vont inévitablement perdre quelqu’un dans leur vie.

Et c’est avec une grande sincérité et sensibilité que le réalisateur aborde ce sujet délicat. Par des plans très serrés au niveau du visage des comédiens, il parvient à transcrire le mental de chacun des personnages. Malgré une sensation d’étouffement dès les premières minutes, nous oublions rapidement et profitons pleinement de ce sentiment de proximité.

Mond aborde également la question du bilan. En effet, quand on s'apprête à voir quelqu’un sur le point de mourir, cela nous renvoie a notre propre mort et au bilan qu’on ferait de notre vie : quels regrets, quels accomplissements...? Ces questions dérangent et les réponses angoissent... Car très souvent on se rend compte qu’il y aurait encore beaucoup à faire avant de se sentir satisfait. Mais pourrions-nous l’être un jour ?

Les plans très rapprochés de Mond sur les visages renforcent aussi l’idée que la recherche de soutien dans ce genre d’épreuves est très souvent frustrante ou vaine. Et cette insatisfaction générale puise sa force dans notre incapacité à vaincre l’invisible et l’irréversible. Cette insatisfaction ou bien encore la psychose ou nos vices compensatoires ne sont là que pour nous donner une sensation de contrôle, comme pour camoufler une faiblesse qui nous ronge, qui nous tue même, dans certains cas.

La recherche de soutien ne sera jamais comblée, l’Homme se retrouvera toujours seul face à ces événements. Voilà les leçons que Josh Mond a capturé pour nous dans ce drame sincère synonyme d’un premier long métrage vraiment réussi.
L’ensemble de la distribution est très juste. Christophe Abbott et Cynthia Nixon livrent tous deux des interprétations poignantes pour des rôles pas vraiment faciles à jouer.

Un vrai morceau de Vie, peut-être une sorte d’autobiographie (la mère du cinéaste est morte d'un cancer), un journal intime où Josh Mond a couché sur la bobine, comme on coucherait sur le papier, ses interrogations et ses doutes, pensant peut-être trouver grâce à ce film, ses propres réponses. Authentique !

Jean-Philippe MartinEnvoyer un message au rédacteur

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