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LES INVISIBLES

L’amour n’a ni âge ni loi

Au travers des témoignages de cinq octogénaires, le réalisateur propose de montrer ce qu’était l’homosexualité il y a 50 ans, son évolution en France à travers les décennies, afin de montrer le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui…

Sébastien Lifshitz avait déjà traité de l’homosexualité dans ses précédentes fictions, notamment dans « Les corps ouverts », « Wild side » ou « Plein sud ». Ici il s’intéresse à une génération homosexuelle très peu portée à l’écran. Une génération qui ne se cache pas, mais que l’on oublie. Parce que la sexualité des seniors est taboue, parce que leur histoire semble singulière alors que le fait d’avoir vécu pleinement leur vie et leur homosexualité les a comblé.

C’est avec simplicité et naturel que les cinq septuagénaires et octogénaires racontent face caméra leur premier émoi, leur quotidien, leur engagement politique et les droits pour lesquels ils se sont battus, le changement de mentalité de la société, la libération sexuelle de 1968… Des témoignages poignants qui décrivent une société dans laquelle il fallait dissimuler ses sentiments et dans laquelle aujourd’hui, au crépuscule de leur vie, ils reviennent sans aucun complexe ou gène sur leur vie amoureuse.

À un moment où l’homosexualité et la question du mariage pour tous fait rage en France, ce documentaire apporte une vision différente sur la condition des homosexuels en France jusqu’à peu. En effet, même si nous l’avons certainement oublié, jusqu’en 1981 l’homosexualité était considérée comme une maladie mentale par l’OMS et acceptée comme telle par le gouvernement français. C’est pourquoi « Les invisibles » apparaît comme un testament, amenant sa pierre à l’édifice du devoir de mémoire. En quelque sorte, un témoignage pour les générations futures quant aux combats qui ont dû être menés par les homosexuels pour avoir le droit de vivre simplement leur vie.

Ce documentaire est très émouvant. Entendre les témoignages de ces hommes et ces femmes qui racontent leur sexualité, leur choix amoureux, qui sont d’abord passés par des mariages hétérosexuels, parce que c’était comme ça à l’époque, parce qu’ils ne se connaissaient pas ou par peur d’être différents, est extrêmement enrichissant. Chaque personnage faisant preuve d’une grande simplicité et naturel, leurs visages ridés et rieurs apparaissent si beaux. « Les invisibles » est une ode à la vie, une ode à l'amour et à sa liberté.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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