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INSTINCT DE SURVIE

Un film de Jaume Collet-Serra

Ridicule

Nancy a décidé de se rendre sur l’une des plages secrètes du Mexique dont lui parlait autrefois sa mère, qui s’est depuis suicidée. Sa copine ayant préféré draguer un gars rencontré la veille, elle part donc surfer seule. Alors que la journée se termine et que les autres surfeurs sont en train de remballer leurs affaires, elle est attaquée par un énorme requin…

Le film de requins et autres prédateurs en mer n'est pas chose nouvelle. Steven Spielberg avait brillamment ouvert la voie dans les années soixante-dix avec "Les Dents de la mer", où de nombreux autres s’étaient engouffrés, jusqu'à la récente série des "Sharknado" qui propulsait l'animal mangeur d'hommes dans les airs, puis carrément dans l'espace ! Alors quoi de neuf sous les flots avec "Instinct de survie" ?

Et bien pas grand-chose en fait. Passée la présentation forcément minimale du trauma familial et les quelques belles images de surf dans une baie paradisiaque, le suspense tente de se faire une place, quand ce sont les ricanements qui prennent le dessus. Car, finalement, l’enjeu et la tension restent réduits, la belle Blake Lively (qui ne s'en sort pas si mal) passant son temps sur le dos d'une baleine échouée, un rocher et une bouée de balisage.

On s'esclaffe devant les dons de cette étudiante en médecine (qui a abandonné ses études), quand elle improvise avec son pendentif des points de suture, ou lorsqu’elle aide une mouette à l'épaule démise (et tachée de sang, histoire qu'on sache bien que c'est toujours la même) ! On rit plus jaune devant le portrait et le destin du Mexicain bourré forcément puni pour ses actes (ah ! la belle justice à l'américaine !), et que dire de la scène où elle décide ironiquement de se servir de la mouette en appât alors qu'elle venait de l'aider (ça ne s'invente pas).

En bref, les scénaristes ne se sont pas foulés et hormis un certain dépaysement en cette période d'été, grâce aux magnifiques paysages et à la photographie lumineuse, "Instinct de survie" prête plus à rire qu'à frissonner. Le ridicule culmine d'ailleurs avec l'utilisation de la caméra Go-Pro issue du casque d'un surfeur dévoré, offrant une séquence dégoulinante de bons sentiments. Bref, pas grand-chose à sauver des eaux ni à se mettre sous la dent !

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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