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INFINI

Un film de Shane Abbess

Confusion et déjà-vu à l’infini !

Au XXIIIe siècle, une équipe de recherche et de sauvetage est envoyée par téléportation sur « O.I. Infini », une colonie minière située aux confins de l’univers, sans savoir ce qui les attend. Quelques secondes plus tard, certains d’entre eux reviennent sur Terre, en sang et mus par un comportement extrêmement agressif. Le quartier général est immédiatement mis en quarantaine et ses occupants tués par gaz. Seul un homme, Whit Carmichael, parvient à s’échapper en se téléportant à son tour vers la dernière destination entrée : « O.I. Infini ».

Sorti en DVD le 4 novembre 2015

Tout commence par une scène dont on comprendra plus tard qu’il s’agit d’un flash-forward… et franchement, on se demande, a posteriori, l’utilité de mettre en pré-générique une scène qui ne fait que créer une confusion inutile. C’est d’autant plus embarrassant que les scènes du quart d’heure suivant sont assez inintelligibles, à tel point qu’on est rassuré que le film ne soit sorti qu’en DVD puisqu’on peut revenir en arrière pour mieux comprendre ce que la réalisation, le montage et les dialogues ne rendent pas clairs du tout ! Et rien ne s’arrange avec l’interprétation nullissime du chef de la Côte Est (un acteur dénommé Matt Minto, au charisme d’huître, qu’on espère vraiment ne pas revoir), c’est-à-dire LE personnage qui est censé tout expliquer à la deuxième équipe (et aux spectateurs).

Ensuite, on suit cette seconde équipe sur « O.I. Infini »… et on comprend rapidement qu’on va avoir affaire à un succédané de « Alien » et « The Thing » réunis. Le tout commence à fonctionner un peu mieux, mais la confusion fait donc place à l’impression de déjà-vu. Tout dégénère après trois quarts d’heure de film et c’est là que le réalisateur semble un peu plus inspiré, lorsqu’il nous donne à voir la folie qui s’empare des personnages et notamment les hallucinations du héros.

Mais le plus surprenant arrive finalement quand on ne l’attend pas. Il existe beaucoup de films qui proposent des fins décevantes après un développement prometteur. Sans dévoiler celle de "Infini", il faut bien dire qu’on est ici dans un cas étonnamment inverse ! Pour peu qu’on ait été assez patients pour supporter les défauts du film pendant une heure et demie, cette patience est plutôt récompensée par une conclusion singulièrement humaniste. Ce n’est pas vraiment la panacée, et ça ne suffit pas à sauver le film dans son ensemble, mais ça soulage un peu le cinéphile qui a eu peur de perdre totalement son temps !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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