IL ÉTAIT UNE FOIS MICHEL LEGRAND

C’est avec force témoignages et images d’archives que David Hertzog Dessites revisite destin du surdoué Michel Legrand, compositeur de génie de musiques de films, de chansons passées dans la culture populaire, que l’on connaît moins comme chanteur ou comme passionné de Jazz, ou encore comme réalisateur ("5 Jours en juin", en 1989). Ayant pris son envol dans les compositions pour le cinéma en 1960, le film revient sur ses rencontres décisives avec les auteurs de la Nouvelle Vague, et leurs influences respectives, tout au moins dans la manière de travailler. Passionnant, ce documentaire donne à voir les couleurs des "Parapluies de Cherbourg", les envolées publiques du tournage des "Demoiselles de Rochefort", mais aussi l'époque américaine, expérience plus amère, même si marquée par ses 3 Oscars, dont celui pour "Un Été 42", ou les séries .

Honnête, le film ne cherchera jamais à cacher les défauts de son sujet, notamment un certain mauvais caractère ou des colères ou agacements ponctuels, vite oubliées derrière des excuses charmeuses, signe d’une exigence envers lui-même qu’il imposait aussi aux autres, ou encore des relations tendues avec certains réalisateurs. Mais l’on retiendra surtout les plus belles rencontres d’une vie particulièrement riche, le documentaire donnant à voir son plaisir à jouer avec d’autres cadors du jazz, comme d’échanger avec Barbra Streisand, pour son film fleuve "Yentl". Revenant dans sa construction sur ses dernières expériences, pour mieux imprimer l’image d’un bourreau de travail, persévérant mais malheureusement épuisable, "Il était une fois Michel Legrand" parvient au final à bouleverser.