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IL BUCO

Comme une parenthèse

En 1961, le quotidien d’un petit village italien est perturbé par l’arrivée d’un groupe de spéléologues, qui va se lancer dans la découverte et la cartographie d’une grotte profonde de 700 mètres, le gouffre du Bifuto, dans le massif du Pollino. Mais les habitants du village continuent à vaquer à leurs occupations, sauf peut-être l’ermite du coin…

Il buco film movie

Auteur du remarqué "Le quattro volte", présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2010, l’italien Michelangelo Frammartino est venu en septembre dernier au Festival de Venise avec "Il Buco", autre chronique rurale aux aspects contemplatifs, repartie du Lido avec le Prix spécial du jury. Jouant en permanence sur le contraste entre la modernité des équipements et l’affairement méticuleux des explorateurs, et la vétusté des habitats et le caractère en apparence immuable de ceux qui vivent en surface, "Il Buco" (« le trou » en italien) offre ce paradoxe d’être un passage vers un monde inconnu, et un lieu connu en superficie des locaux, qui ne semblent cependant pas s’y intéresser plus que cela, trop occupés dans leurs us quotidiens.

Décrivant avec minutie les étapes de cette plongée dans les entrailles de la terre (le jet d’un morceau de papier en flammes au début dans le noir, donne une idée de la profondeur du gouffre initial), on suit cette parabole du progrès d’une nation (reflétée également par quelques images d’infos télévisuelles au début, regardées collectivement par les habitants du village dans la rue). Un progrès dont l’aspect quelque peu vain, notamment dans son aboutissement, comme dans le peu d’impact sur le monde rural extérieur, semble être la cible de l’auteur, relativisant ainsi son intérêt collectif. Au final, "Il Buco" offre en tous cas l’intérêt d’un dépaysement et d’une parenthèse hors du temps, comme on en voit rarement sur grand écran.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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