HOT MILK

Un film de Rebecca Lenkiewicz

Un lait maternel bien amer

Synopsis du film

Une mère et sa fille débarquent de Grande Bretagne dans le sud-est de l’Espagne pour un séjour de la dernière chance. La mère, Rose, en fauteuil roulant, a rendez-vous avec un spécialiste pour tenter de retrouver la motricité de ses jambes, qui lui font de plus en plus mal. Sofia, sa fille, l’accompagne, jouant les garde-malade, mais désireuse de s’adonner à quelques activités balnéaires. Sur la plage, celle-ci fait la rencontre d’Ingrid, une énigmatique touriste allemande aux mœurs particulièrement libres…

Critique du film HOT MILK

Candidat britannique de la dernière compétition berlinoise, "Hot Milk" est un film particulièrement amer, faisant le portrait d’une mère en fauteuil roulant, Rose (Fiona Shaw, à la rancœur en bandoulière, vue dans "Ammonite", "Colette", "The Tree of Life"), bien décidée à garder auprès d’elle celle à laquelle elle s’accroche comme à une bouée de sauvetage, sa fille Sofia, étudiante en anthropologie contrainte de travailler dans un café, interprétée par Emma Mackey (la série "Sex Education", "Emily"). Alternant entre les moments de complicité ou de communication difficile entre les deux femmes, c’est avant tout une histoire d’émancipation qui se déroule ici, précipitée par la chaleur de la province d’Almeria, les décors caniculaires et semi-désertiques, et l’arrivée du personnage d’Ingrid, incarné par la magnétique Vicky Krieps.

Si quelques pointes d’humour viennent ponctuellement égayer l’ensemble, autour justement du comportement léger de cette dernière, le film n’en demeure pas moins particulièrement sombre, le scénario creusant en parallèle les traumatismes des deux femmes, avec l’étrange méthode du Docteur interprété par Vincent Perez. Ponctué des cauchemars de son héroïne, qui viennent intégrer les éléments les plus oppressant de leur environnement de vacances (notamment le chien des voisins qui ne cesse d’aboyer...) ou la situation de la mère (sa paralysie...), "Hot Milk" parvient à transmettre toute la pression qui pèse sur Sofia, personnage en quête d’émancipation. Mais le film atteint vite ses limites dans la manière d'aborder les conséquences des actes des parents, surdramatisant les traumatismes passés (départ du père, mort de la sœur…), tout en tenant le spectateur à distance de personnages avec lesquels il aura bien du mal à entrer en empathie.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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