HOME SWEET HOME

Un film de Frelle Petersen

Un autre rude métier, sous une pression difficilement supportable

Sofie est nouvelle dans le métier d’aide soignante à domicile. Effectuant d’abord les visites à deux, avec sa collègue Katerine, 34 ans de métier, elle ressent vite les contraintes liées à des passages chronométrés de 25 minutes par patient. Ayant affaire aux mêmes personnes régulièrement, elle se rend compte des difficultés des uns, des souffrances des autres, des exigences démesurées de certains, de leur colère parfois, et du besoin de contact auquel elle doit tenter de répondre…

Autre film du Festival de Berlin traitant des difficultés de métiers médicaux, après le percutant "En Première Ligne" (Berlinale Special), "Home Sweet Home" (film danois du Panorama) aborde la question de l’autonomie et du maintien à domicile, au travers de multiples portraits gravitant autour d’une femme nouvellement engagée comme aide soignante. Patiente, voulant bien faire, toujours souriante, Sofie est observée par la caméra de Frelle Petersen dans ses moindres gestes, alternant moments de vie et moments de soins, et réussissant ponctuellement à prendre le temps d’une discussion ou d’un café.

Accumulant progressivement les difficultés, dans une logique de montée en tension qui ne peut mener qu’à la rupture, le scénario de "Home Sweet Home" questionne la dévotion et la résistance de ce personnel qui tente de jongler entre objectifs et caractère nécessairement humain de leur travail. En jouant sur le difficile équilibre entre vie privée (Sofie doit aussi s’occuper de sa fille Antonia, 10 ans, qui a du mal à se montrer compréhensive) et métier épuisant, le film se place du côté du réalisme d’un monde injuste, rentable et nerveusement au bord de la crise de nerfs. Et il ne serait pas aussi percutant sans la prestation épatante de Jette Søndergaard dans le rôle d’une Sofie qui doit admettre qu’elle ne peut pas tout encaisser.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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