Bannière Festival de Berlin 2025

HAUT LES MAINS

Un film de Julie Manoukian

Film de casse écolo-féministe

Le groupe écolo-féministe des green panthers, emmené par Olympe, mène des actions radicales visant les plus gros pollueurs et/ou les plus gros misogynes. Leur prochaine cible est MDR, personnalité incontournable de l’écologisme, qui est en réalité coupable de green washing et d’abus envers les femmes. Pour faire ce coup ils auront besoin de Bernard, un perceur de coffre-fort vieillissant uniquement intéressé par l’argent. Mais Bernard est déjà connu des services de police, qui entreprennent de se servir de lui pour piéger les green panthers…

Après les succès plus que mitigés de "Zenithal" ou "Les femmes au balcon" on ne peut pas dire que la comédie post #metoo ait le vent en poupe. Ces dernières années on a vu ce sujet brûlant d’actualité se décliner avec plus ou moins de réussite dans des genres très divers, du drame social au blockbuster hollywoodien, en passant par le fantastique et même le film de cape et d’épée. Mais on constate à regret que ceux qui entreprennent de rire de la misogynie ambiante et de la place des femmes dans la société ne trouvent pas leur public, ou bien se vautrent complètement. Et quarante ans après Desproges on est encore en droit de se demander si on peut rire de tout.

Eh bien ça dépend. Rire d’un sujet aussi sensible est un exercice d’équilibrisme qui nécessite un toucher subtil. Le risque est grand de succomber à un humour lourdingue et moralisateur. C’est dans ce travers que tombe "Haut les mains", un film enthousiaste mais qui manque cruellement de maîtrise. Chaque personnage que l’on y croise n’est qu’une caricature sans profondeur, y compris les personnages féminins qui ne peuvent s’empêcher de rappeler à chaque réplique qu’elles sont des femmes et qu’elles emmerdent les hommes. Seul le personnage interprété par Vincent Elbaz échappe à cette règle, parce qu’il faut bien qu’un vilain machiste devienne gentil à la fin.

Ce film de braquage, visiblement inspiré de la saga "Ocean’s" (qui par ailleurs avait également connu un reboot féministe poussif), reprend tous les codes du genre sans en changer une ligne. On retrouve inévitablement le plan bien rôdé, qu’un évènement imprévu viendra contrarier, mais que les héros sauront contourner en mettant en œuvre toutes leur ressources. Si cette mécanique très efficace maintient l’intérêt du spectateur d’un bout à l’autre de l’histoire on regrettera le manque d’originalité qui nous laisse la sensation d’avoir déjà vu ça quelque part. Pour autant, si "Haut les mains" a un quelconque intérêt, c’est dans son intrigue bien ficelée qui se laisse suivre sans problème. Et si on est capable de faire abstraction de la lourdeur des dialogues et des vannes anti-boomer qui fusent à toute vitesse, on pourrait même passer un bon moment.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire