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GRIFF THE INVISIBLE

Un film de Leon Ford

Vivre dans sa propre BD

Griff est un jeune homme timide et coincé, qui ne supporte pas qu’on le touche. Le jour, il travaille aux livraisons, la nuit il revêt un costume de caoutchouc et intervient pour sauver les femmes en détresse…

Film d'ouverture de la section pour adolescents, Generation, au Festival de Berlin 2011, "Griff the invisible" est une jolie fable sur la différence, dans lequel un jeune homme coincé se prend pour un super héros, avertissant les vilains de ne pas s'insinuer dans son quartier. Dans la mouvance de "Kick-ass", le scénario adopte un point de vue différent sur la violence, préférant se concentrer sur le coté "freak" du personnage principal, dont l'équilibre semble bien fragile. Son caractère, opposé à celui terre à terre de son frère, fait toute la fraîcheur de ce héros peu efficace, dont les aventures pourrait bien aussi alimenter les fantasmes de la nouvelle petite amie de son frangin (elle est persuadée que si ses cellules sont bien alignée, elle pourra un jour traverser les murs).

La reconstitution fantaisiste du début est assez séduisante. Le garçon possède dans son appartement de multiples écrans, un mystérieux téléphone rouge, et se croit chargé d'une mission. Tout cela fleure bon la bande dessinée, et évoque légèrement les troubles intérieurs d'autres super-héros, pour qui, comme pour lui, intervenir « ce n'est pas un choix, c'est une responsabilité ». La vie serait-elle bien plus passionnante quand on la pimente d'un peu d'action et de danger ? C'est fort possible. Mais « Griff the invisible », jouant au savant mélange entre réalité et fantasme, pose bien d'autres questions qui tourmenteront les ados, dont une essentielle : doit-on vraiment grandir ?

Le scénario, lui, sans véritable surprise, finit par pencher nettement du coté de la comédie, dans une dernière partie où la jeune femme rentre dans le jeu de Griff. Cela donne quelques jolies scènes, propres à égayer une œuvre qui commençait à tourner un peu en rond, mais dont la qualité principale est certainement de prendre parti pour l'imagination.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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