Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

THE GREEN HORNET

Un film de Michel Gondry

Qui c'est le plus fort... évidemment c'est le vert !

A la mort de son père, Britt Reid hérite du journal et de la fortune colossale de ce dernier. Peu intéressé par la presse, Britt ne pense qu’à faire la fête et à draguer des filles, mais son ambition profonde est de faire régner la justice. Avec l’aide de l’homme de main de son père, Kato, il devient le frelon vert…

« The Green Hornet », plus connu sous le nom du Frelon Vert lors de sa diffusion télé en France, était à l'origine une série télé ultra-kitsch, pour ne pas dire ringarde, dont l’intérêt principal était la présence du Petit Dragon, Bruce Lee pour les deux du fond, au générique. C’est bien simple, l’histoire, on l’a un peu oubliée, le héros, personne ne sait plus qui jouait son rôle (Van Williams, plus connu pour… rien en fait), mais tout le monde se souvient de l’un des sidekick les plus légendaires de la petite lucarne : Kato. Avouons le, si Bruce Lee n’avait pas tenu le rôle, presque personne ne se souviendrait de la série, en dehors des éventuels nostalgiques.

Parmi ces nostalgiques, se trouve Seth Rogen, le fils spirituel de Judd Apatow (« 40 ans toujours puceau ») qui s’est accroché au projet pendant de nombreuses années et tenait absolument à voir ce Frelon Vert sur grand écran. En bonne patate chaude à laquelle personne ne semblait s'intéresser, le projet échoue au final dans les mains de notre Michel Gondry national (« Eternal Sunshine Of The Spotless Mind »). La question que tout le monde se pose : mais quel va être le résultat ? Une série ringarde, dirigée par un réalisateur pas habitué aux blockbusters et un acteur principal qui tient plus de Fred Pierrafeu que de Batman, le tableau semblait bien compromis avant même le premier tour de manivelle !

Le résultat est finalement assez surprenant ! Seth Rogen se réapproprie le rôle à sa façon, comme quoi une implication sincère vaut tous les entrainements physiques du monde (enfin pas sûr que Snyder le cast pour jouer Superman pour autant) et s'avère parfait dans ce rôle de balourd mégalo-sympatho-comico-abruti ! Son personnage est très attachant. Pour le seconder, pas besoin d’une megastar de l’action comme Donnie Yuen (l’homme le plus proche de Dieu, si on l’écoute) car n’oublions pas que Bruce Lee n’était pas encore entré dans la légende à l’époque de la série. Jay Chou (« Initial D » des mêmes réals que « Infernal Affairs ») remplit bien son rôle de sidekick, réussissant à voler la vedette sans avoir besoin de cabotiner (Rogen s’en occupe très bien). Le Frelon Vert et Kato, c’est un peu comme Batman et Robin (ceux de la série) mais avec un Batman fainéant, con et menteur… pendant que Robin se tape tout le boulot, même celui d’Alfred !

Tout héros qui se respecte se doit d’avoir un méchant de la même envergure, et c’est le cas avec Chudnofsky, caïd de la pègre que le Frelon va devoir stopper ! Christoph Waltz (« Inglourious Basterds ») est parfait dans ce rôle, comme à chaque fois. Véritable Scarface du pauvre, essayant par dessus tout d’arriver à être le bandit le plus terrifiant, ce méchant qui, en plus de prouver que les « cool guys don’t look at explosions » * est parfaitement de la même trempe que notre héros : c’est un vrai méchant de bande dessinée, avec tout l’attirail qui va avec (il tire avec un double Glock, est entouré d’hommes de main débiles…). Petite mention spéciale à James Franco (autre élève de l’école Apatow) qui le temps d’une scène annonce la couleur du film : on ne va pas se prendre au sérieux et ça va être fun tout le long !

Michel Gondry s’en sort plutôt bien. Malgré une direction d’acteur parfois inexistante (surtout avec Waltz) et des plans d’un gout assez douteux (la représentation de la dilatation temporelle lors des combats, avec des effets visuels rappelant un croisement entre « Predator » et « Romeo Must Die »), l’ensemble garde un aspect fun et ultra distrayant. La 3D n’apporte une fois de plus pas grand chose et rend un peu plus illisibles des scènes d’action assez brouillonnes, mais complètement déjantées !

« The Green Hornet » est donc une agréable surprise pour ce début d’année et les Week-Ends pluvieux et froids qui s’annoncent ! On se surprend même à en demander une suite ! (qui arrivera certainement, étant donné que le film a cartonné aux USA).

*« Les mecs cools ne regardent pas les explosions », à rechercher sur You Tube (en anglais).

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire