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LA GRÂCE

Un film de Matthias Glasner

Dans la nuit

Norvège. Maria et Niels, mariés, un enfant, forment un couple soudé, mais sont en quête d’un seconde souffle loin de chez eux et de la maîtresse de Niels. Ils décident de partir à Hammerfest, territoire norvégien proche du Pôle Nord, où Niels a trouvé un emploi dans une entreprise de forage et Maria dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital. Alors qu’elle rentre chez elle, dans la nuit noire, Maria heurte en voiture quelque chose qu’elle pense être un animal. Malheureusement, elle apprendra dès le lendemain qu’elle a heurté une jeune fille de l’école de son fils, et les remords commencent à la ronger...

Dans les terres norvégiennes du Grand Nord, les habitants vivent deux mois de nuit complète pendant lesquels la neige ensevelit tout sous un épais manteau blanc : la route, les maisons... mais aussi les émotions. Un moment particulier où le silence est d’or. C’est dans cette atmosphère aussi calme et sereine que pesante que se produit l’irréparable. C’est aussi dans cette atmosphère hostile et froide que Niels choisit à nouveau de trouver du réconfort auprès d’une de ses collègues, tandis que son fils, lui, fera face au rejet de ses camarades.

C’est donc de manière habile que Matthias Glasner, le réalisateur, joue avec les paysages désertiques et austères de l’Arctique, pour accentuer le drame que les personnages seront amenés à vivre, la psychologie de ceux-ci se reflétant dans l’atmosphère sombre et silencieuse de la nuit et des surfaces glacées. Un mimétisme grandement utilisé pour renforcer le caractère traumatisant de l’accident et la tension qui s’en suivra. D'autant que la culpabilité grandit avec « la chasse à la sorcière » qui va animer le village, et qui va influer sur le reste de liens amoureux entre les époux.

Malgré cette maîtrise et cette habileté à mettre mal à l’aise le spectateur, seul témoin de l’accident, le réalisateur s’égare un peu avec sa narration. Entre l’histoire d’adultère, d’accident meurtrier et la cellule familiale décomposée avec un adolescent complètement laissé de côté par ses parents et humilié par ses camarades, on a du mal à savoir ce qu’il a voulu réellement raconter. Loin d’un "Fargo" des frères Cohen, avec lequel on pourrait trouver quelques similitudes, notamment dans l'isolement des personnages, "La Grâce" ne réussit pas à plonger son intrigue dans une ambiance aussi oppressante, et peut finir par lasser.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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