GOD SAVE THE TUCHE
Un rythme de gags assumé, qui fait mouche la plupart du temps
Alors que cela fait plus d’un an que Cathy Tuche fait la tête à Jeff, pour lui avoir caché l’invitation de la famille royale anglaise au couronnement de Charles III, le football club de Bouzolles reçoit la visite d’un représentant de l’équipe d’Arsenal, venu voir les installations. Celui-ci a vite fait de remarquer JiJi le petit fils Tuche, dont la qualité de jeu lui vaut un stage d’une semaine à Arsenal. La famille Tuche fait alors le voyage et Jeff, en tant qu’ancien président, est invité par la roi et les reine dans un château…

Avouons qu’après un quatrième épisode calamiteux ("Les Tuche 4"), on se rendait ce dimanche à l’avant première des "Tuche 5" un peu inquiet. Mais c’est finalement une bonne surprise qui nous attendait, si l’on parvient à mettre un peu de côté les tics ou les jeux de mots lourds de Wielfried (Pierre Lottin), les erreurs d’anglais de Stéphanie (amusantes seulement un temps) ou les sous-titres obsédés de Mamie Suze qui n’amusent cette fois que rarement, quand elle tente une fable de La Fontaine déformée ou avec « la pelle du 18 juin ». On sent que le scénario a été bien plus travaillé, l’histoire donnant cette fois-ci lieu à de nombreuses résonances avec des événements liés à la famille royale (la chanson hommage d’Elton John, qui revient à chaque fois qu’il arrive quelque chose à la Reine...), ou avec les traditions (l’apprentissage des bonnes manières à table, le croquet, les cordelettes pour appeler les valets...).
Les gags s’enchaînent ainsi à un rythme effréné, dans ce film qui a fait récemment l’ouverture du Festival de l’Alpe d’Huez, ne faisant certes pas toujours mouche, mais utilisant nombre de références à des personnes ou lieux connus (Gérard Larcher, Patricia Kass, dont on vous laissera découvrir les travers supposés..., le stade de France, ), ou à des éléments de la pop culture : Faites entrer l’accuser, "L'Exorciste", "Paddington"... Alors ne serait-ce que pour les deux époux, ponctuellement en roue (pas si) libre, Jeff nous gratifiant de quelques monologues dont il a le secret (sur le Titanic, la Guerre de 100 ans, la conduite à droite, l'écho...), quand les deux ne réagissent pas façon « coming out » lorsqu'ils apprennent que Coin-Coin a appris l'anglais. Alors régalez-vous des apparitions de Bernard Menez, Elise Larnicol, voire même Alain Chabat (une voix ponctuelle) et des auto-citations (les pubs merchandising autour de la patate, les commentaires pré-générique de Jeff sur chaque logo, ou l'apparition de Dominique Frot en... Lady Gin'to ! Et ne partez pas au début du générique de fin, car vous aurez droit à une sympathique parodie du générique de "La Croisière s’amuse" en guise de bonus.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur