FUNUKE

Avec un titre comme celui-là, on ne pouvait s’attendre qu’à un film complètement barré. Et bien pas seulement : en plus d’être drôle, il est aussi très bien pensé. Sur la base d’une trame simple construite autour de personnages caricaturaux, Daihachi Yoshida réussit le pari de monter en épingle une comédie de mœurs à la fois délirante et intelligente où se mêlent suspense (que mijote donc la cadette ?), secrets de famille (quel est ce pacte qui unit les deux aînés ?) et angoisse (comment torturer un membre de sa famille tout en restant digne ?). Un mélange improbable, bien mené, qui fera le bonheur d’un large public amateur d’humour noir.

Coincés dans leur trou, les personnages s’affrontent tour à tour, usant des moyens les plus vils pour parvenir à leurs fins. Devant les humiliations répétées (toujours théâtralisées) et bassesses en tout genre, difficile de ne pas jubiler. Le tout est porté par une mise en scène fantasque sur un rythme endiablé, en parfaite harmonie avec les différents récits qui s’imbriquent dans le film. Bien qu’il s’inscrive dans la lignée des teen movies japonais, Funuke tire son épingle du jeu grâce à une forte dose de style. On rit beaucoup, souvent, et on se surprend tout du long à ignorer où l’histoire va nous mener.