FRAGMENTS D'UN PARCOURS AMOUREUX

Un film de Chloé Barreau

Des souvenirs en miroir, plus ou moins brûlants

Synopsis du film

Au travers des souvenirs d’une douzaine de ses ex, hommes comme femmes, c’est le portrait de Chloé qui se dessine peu à peu. Mais peut-être pas sa vision d’elle-même…

Critique du film FRAGMENTS D'UN PARCOURS AMOUREUX

Ils s’appellent Sébastien, Jeanne, Laurent, Ariane, Rebecca, Anna, sont français, canadien, italiens, hétérosexuels, homos, bi, et tous ont accepté cette expérience un peu étrange d’évoquer leur souvenir de leur rencontre et relation avec Chloé. Chloé, absente à l’écran, qui compose un puzzle visuel autour des interviews face caméra de cette douzaine d’ex, avec leurs lettres, et les photos et vidéos réalisées depuis ses 16 ans. Car Chloé documentait sa vie en permanence. C'est ainsi que les amours légers ou plus profonds croisent l'envie d'engagement des unes, la déception d'autres, l'appréciation d'être enfin regardée par quelqu'un, ou les sensations d'ivresse, d'indifférence, de simple réconfort... Ainsi se dessine en creux, un parcours amoureux plus ou moins impliqué, fait d'insouciance, d'exaltation, d'exil sentimental et de secrets, que chacune des personnes croisées aura vécu différemment, tentant de livrer ici ce qu’il en reste.

Touchant, à force d’afficher doucement les blessures ou les déceptions des un(e)s ou des autres, "Fragments d'un parcours amoureux" frappe par les mots parfois employés pour qualifier l'entrée de Chloé dans une vie ("passionnée", "brutale", "du terrorisme"...). Relativisant avec un mélange d'humour et de distance amenée par le temps, la passion et l'amour lui-même (l'expression de Marina est sans doute la plus crûment illustrée), le film apporte aussi un éclairage ponctuel sur l'impact de l'environnement (notamment le sentiment de danger lié à l'homophobie…) et sur le besoin de séduction charrié par Chloé. Progressivement, par résonance quasi obligée avec sa propre existence, le spectateur se fait cueillir par ce miroir trouble que lui tend Chloé Barreau, conscient de ses propres maladresses, erreurs, attitudes plus ou moins lâches, regrets, mais aussi de l'impact du moment et de la personne en face, sur sa capacité et son désir de s'impliquer et d’aimer.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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