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FORTY SHADES OF BLUE

Un film de Ira Sachs

Troublant mais excessivement lent

Laura (Dina Korzun) est une jeune russe qui partage la vie d’une légende du Rock (Rip Torn), résidant à Memphis. Lorsque Michael, le fils de ce dernier, revient à la maison, pour la première fois depuis des années, elle devient pour lui un objet de suspicion, puis naît une étrange complicité…

Ira Sachs a remporté avec Forty shades of blue, le grand prix du dernier festival de Sundance. Saluons là un choix non convenu, envers un film (très) difficile d’accès. Car Forty shades… repose principalement sur l’interprétation de ses acteurs et surtout actrice, personnages à l’apparence monolithique, mais doués de multiples facettes. Au travers de leurs relations, père - fils, chargée d’une douleur passée, père - femme, empreinte d’une apparente distance et de codes sociaux, et fils - belle mère, trouble de désir et de respect. Pas de fureur ici, juste une insupportable retenue, réaliste à l’extrême. Chacun s’y reconnaîtra, dans ses lâchetés comme dans ses périodes de doutes.

Malheureusement, si l’amour passion comme raison, l’habitude, la peur de perdre l’autre, comme le silence ou les non-dits pesants, sont au cœur de cette histoire, force est de constater que nous ne sommes pas face une histoire novatrice. Du coup, l’absence de parti pris esthétique finit par peser, car le rythme extrêmement lent du récit, qui certes permet de s’imprégner du caractère pourri des situations, rebute fortement. Ces 40 nuances de bleues n’ont rien à voir avec un choix de filtres ou de décors, comme dans le Bleu de Kieslowski, mais sont juste les reflets des états d’âmes de l’anti héroïne de Ira Sachs, jouée par une sublime et fantomatique Dina Korzun.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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