FANON
Un film nécessaire mais qui manque un peu de profondeur
Frantz Fanon, un jeune psychiatre français, se rend en Algérie pour son nouveau poste. Dans une période marquée par la colonisation française, il tente de changer les pratiques au sein de la structure dans laquelle il travaille…

Ce biopic sur le psychiatre Frantz Fanon livre le récit d’une époque marquée par la colonisation française en Algérie. Lors de son arrivée dans l'hôpital psychiatrique de Blida, en tant que chef de service, le médecin tente de changer les pratiques, de donner plus de liberté à ses patients et de mettre en place des méthodes qui ne sont pas utilisées dans ce centre. Mais ce n’est pas sa seule occupation, ayant grandi en Martinique et ayant connu la colonisation, il est un militant de l’indépendance algérienne, un penseur sur le processus de la colonisation et un auteur (Peau Noir, Masque Blanc, 1952).
Le rythme du film est très lent, et c’est par cette lenteur qu’on comprend combien de temps prend le changement. Cependant, il manque un équilibre dans ce rythme qui aurait, à certains moments, pu être plus soutenu. De temps à autre une des phrases que Fanon a écrit apparaît en insert sur l’écran, cela donnant une impression de chapitrage. Ces textes introduisent une certaine justesse sur la situation historique. Cependant, avec autant de textes, le film ne peut pas aller dans les profondeurs de ce sujet pourtant très important dans la vie de Frantz Fanon.
La photographie du film est très soignée, avec dans les débuts des tons plutôt chauds, parfois neutres, puis dans la dernière partie du film des tons qui tendent vers le bleu, le vert. Il dispose d’une réalisation plutôt simple, mais qui fonctionne avec le jeu de l’acteur très appliqué Alexandre Bouyer. Cependant, le film manque de ce point de vue d’originalité, restant dans la simplicité, que ce soit dans la forme ou dans le fond. Il n’en est pas moins un film très intéressant et le premier réalisé sur Frantz Fanon, mais qui demeure en surface quant au militantisme de cet homme. Il est aussi dommage de n’avoir relaté que la période où il se trouvait en Algérie, alors qu’avant il avait déjà œuvré contre la colonisation. Une intrigue plus ample aurait sans doute été encore plus impactante et fidèle au personnage.
Agathe RevironEnvoyer un message au rédacteur