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EXIT

Un film de Rasmus Kloster Bro

Claustrophobie aiguë

Rie, journaliste, est autorisée à pénétrer dans le tunnel qui est en train d’être creusé pour le métro de Copenhague. Cherchant des témoignages, elle interroge des travailleurs, jusqu’à croiser Ivo, un Croate qui doit faire une inspection de routine dans la tête de l’énorme tunnelier. Essayant de le convaincre de la laisser l’accompagner dans ces lieux exigus et pressurisés, elle se voit finalement interdire l’accès, suivant l’action avec le superviseur, depuis la pièce d’à côté…

Exit film image

Pas facile de nous plonger dans un espace confiné, en parvenant une nouvelle fois à générer l’angoisse et la surprise, et sans rendre les lieux, peu nombreux, rébarbatifs. Après "Buried" (un homme enterré vivant sous terre), "The Descent" (des spéléologues coincés dans une grotte), sans compter des scènes ponctuelles éprouvantes dans d’autres films (la chute du rocher dans "La tortue rouge", par exemple, obligeant à un passage par un siphon), "Exit", thriller danois, relève le défit, nous faisant en même temps découvrir un travail et un lieu insolites, dont on était parfaitement en droit d’ignorer les dangers.

Prisonnière dans une pièce d’un tunnelier suite à un mystérieux incendie, l’enjeu va être pour l’héroïne, d’en ressortir Indemne. Mais le scénario, plutôt malin, impliquera dans l’aventure d’autres personnages, qui permettront de personnifier les enjeux, lors des quelques moments de répit où ceux-ci pourront échanger des bribes d’infos sur leurs backgrounds respectifs. Évitant de sortir des lieux exigus (pas de flash-back ou de scènes extérieurs pour définir les personnages et leurs entourages), Rasmus Kloster Bro reste concentré sur des hublots, des portes métalliques, des sas de décompression, jouant avec nos nerfs grâce à quelques fausses pistes et des effets sonores réussis lorsque la pression est en jeu.

Christine Sønderris, quant à elle, saisit son rôle à bras le corps, passant par toutes les phases psychologiques possibles (inconscience, peur, paranoïa, calcul, panique, abattement...) réussissant à rendre son personnage parfaitement crédible. Quant à son comportement face à deux ouvriers immigrés qu’elle interroge avec ouverture d’esprit au début, il change du tout au tout au fil du récit. De quoi y voir un parallèle plutôt bien amené sur l’attitude des populations européennes vis à vis des travailleurs étrangers dont l’Europe a besoin.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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