L'ÉTAT DU MONDE
Pour un public initié
D’entrée de jeu, le court-métrage d’Apichatpong Weerasethakul annonce la couleur. Il ne s’agit là ni d’une démonstration pédagogique, ni d’un cri du cœur, mais plutôt d’un exercice de style proche du cinéma expérimental.
Situations symboliques, récits volontairement désordonnés, ambiances surréalistes et images suspendues font de "l’Etat du monde" un ensemble très inégal, qui lasse plus qu’il n’émeut.
Deux films retiendront l’attention : celui de Wang Bing intitulé "Brutality Factory", dans lequel une édifiante scène de torture fait renaître les fantômes de la répression maoïste, et celui de Chantal Akerman, "Tombée de nuit sur Shanghaï", qui fait l’économie des artifices du cinéma pour montrer la réalité telle qu’elle est, à l’aide d’une simple caméra posée et orientée vers des écrans publicitaires géants.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur