ET LA VIE VA…

Réalisateur de plusieurs films documentaires sortis discrètement dans nos salles ("Enseignez à vivre !", "Quand Sisyphe se révolte"), Abraham Ségal nous dévoile aujourd’hui "Et la vie va…" qui ne devrait pas connaître une plus large diffusion que ses prédécesseurs. En affichant clairement l’intention de rendre hommage à tous ceux qui œuvrent pour rendre le monde moins dur à ceux qui ont déjà beaucoup souffert, le réalisateur risquait de se laisser submerger par l’ampleur de la tâche. Car ils sont nombreux, ceux qui brillent par leur altruisme et leur engagement, et leurs champs d’action sont grandement hétéroclites. Accompagner les personnes sur le chemin de l’exil, aider à l’insertion des réfugiés, alerter sur les dangers du dérèglement climatique ou réparer les vivants, sont autant de causes nobles qui méritent l’audience qui leur est accordée dans ce métrage.

Mais une bien courte audience, hélas. Car la multiplication des combats empêche d’aborder suffisamment en profondeur chaque thématique. Ce choix de diluer le propos se justifie certes par la volonté du réalisateur de souligner les liens qui peuvent exister entre ces différentes luttes. Il est vrai que certains rapprochements sont pertinents, comme le fait que dérèglement climatique et migration sont intimement liés et que ces phénomènes ne feront que s’accroître dans les prochaines années. Mais le documentaire nous perd également dans des méandres qui semblent hors de propos. On appréciera tout de même l’optimisme ambiant, bienvenu dans ce contexte de grand bouleversement, car malgré l’ampleur et le nombre de combats à mener, il existe des hommes et des femmes qui ne manquent ni d’idées ni de courage.