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EN TONGS AU PIED DE L'HIMALAYA

Un film de John Wax

Un regard tendre sur la différence et sans concession sur le rôle de mère

Pauline, en cours de séparation, est mère d’un petit garçon autiste, Andrea, six ans et demi, en dernière année de maternelle. Entre l’emploi du temps lie à son travail et la garde alternée, malgré les outils qu’on a mis à sa disposition et la présence d’une aide, Pauline commence à se décourager…

Un montage de quelques scènes clés, en vidéo, depuis l’accouchement jusqu’à un enfant qui grandit suffit à nous faire comprendre la découverte de la condition d’autiste du jeune Andrea par ses parents, et à nous amener face à un couple désuni qui a du mal à cacher ses dissensions, alors qu’à 6 ans celui-ci entre en dernière année de maternelle, un moment crucial dans sa scolarité. Tiré du One Woman Show éponyme de Marie-Odile Weiss (qui joue ici la directrice de la maternelle), auquel ont été ajoutés bon nombre d’éléments, "En Tong au pied de l’Himalaya" se concentre sur la fatigue grandissante d’une mère, face à la condition de son enfant qui règle finalement toute son existence. Rapidement, le scénario évacue les clichés sur les autistes à la "Rain Man", au travers d’un dialogue de sa nouvelle maîtresse (« il sait compter très vite ? », « il est doué au piano ? »…), pour mieux se concentrer sur l’enfance d’un petit garçon en apparence absent, aussi agité que peu concentré, tout en étant capable de soudaines réactions pertinentes.

Véritable plaidoyer pour l’inclusion, le film est avant tout le portrait d’une mère, devenant soudainement seule, et pourtant accompagnée dans la gestion de son enfant. Et même si le jeune Eden Lopes, qui n’est pas autiste, en impose par l’utilisation de son regard et ses réactions parfois très physiques, c’est une nouvelle fois Audrey Lamy qui tire son épingle du jeu, en s’avérant aussi touchante dans ses moments de découragement (dont l’un dans un groupe de soutien, permet de mieux saisir le titre), que dans sa manière de tenir tête avec colère à une maîtresse qui ne semble pas saisir l’enjeu d’autonomie future ou d’affronter un père qui s’est toujours intéressé plus à ses chats qu’aux autres. Pédagogique et efficace, cette comédie dramatique a la trame certes un peu convenue, a le mérite de poser les difficultés pour une mère d’élever un enfant différent et l’espoir mis en une impossible inclusion de celui-ci dans la société, tout en parvenant à maintenir un équilibre entre drame intime et comédie.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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