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EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION

Un film de Terence Davies

Un élégant portrait d'une femme émancipée

À la sortie de son internat religieux, Emily Dickinson est récupérée par sa famille. Écrivant la nuit, elle a de rares amies et doit faire face à une tante donneuse de leçons et à un père qui considère que « les femmes ne doivent pas s'exhiber »...

Le nouveau film de Terence Davies, auteur de "Distant voices" et "The deep blue sea", est un biopic consacré à l'écrivaine américaine Emily Dickinson (1830-1886), dont seul 12 des plus de 1000 poèmes auront été publiés de son vivant. Se concentrant sur son affirmation en tant que femme indépendante d'esprit, le scénario débute sur une scène forte, de contestation de sa part en terme d'approche de la religion, juste avant qu'elle ne sorte de son internat pour rejoindre sa famille.

Si le film doit beaucoup à la lumineuse Cynthia Nixon, actrice révélée par la série "Sex and the city" (dans laquelle elle interprétait une avocate), les dialogues de la première partie s'avèrent un vrai délice, hommes et femmes rivalisant d'esprit et de répartie. La suite du film, à l'image de l'existence de plus en plus isolée du personnage, adopte un ton plus grave, celle-ci devant faire face à différents drames familiaux (décès, adultère...) provoquant chez elle des questionnements moraux et changeant définitivement sa perception du monde.

La mise en scène de Terence Davis, plutôt inventive au début, tire parti des moindres détails du riche décor. Un plan magistral, à 360 degrés, permet d'ailleurs d'embrasser d'emblée toute l'aisance de cette famille si rangée. Rendant cependant la dernière partie un peu laborieuse, elle recèle quelques belles idées qui coïncident parfaitement avec l'élégance de ce film d'époque qui aborde autant la poésie, la morale et la position de la femme dans la société du XIXe.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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