DRUNKEN NOODLES

Un film de Lucio Castro

Une œuvre aussi déroutante que fascinante

Synopsis du film

Adnan débarque dans l’appartement new yorkais de son oncle, qui le lui a prêté en son absence, afin qu’il puisse faire un stage dans une galerie d’art, où expose un artiste qu’il a rencontré quelques temps avant. À peine arrivé, celui-ci se laisse aller à ses pulsions, entre lieu de cruising dans un parc et rencontre avec un latino livreur à vélo prénommé Yariel…

Critique du film DRUNKEN NOODLES

Nouveau film de l’argentin Lucio Castro, découvert avec le charmant "Fin de Siècle", puis présent à Berlin cette année avec l’intrigant "After This Death", "Drunken Noodles", présenté dans la section ACID du Festival de Cannes, n’en constitue pas moins un étrange périple. Teinté de quelques scènes oniriques des plus surprenantes, le long métrage s’intéresse aux fantasmes d’un jeune homme de 24 ans, Adnan, attiré par les hommes plus âgés, et est construit à rebours, chaque nouveau titre de chapitre étant brodé au point de croix, des mains du mystérieux artiste, à l’image de ses fascinants tableaux exposés dans la galerie où le protagoniste travaille.

Doté d’un petit humour de fond, apte à désamorcer les situations les plus scabreuses (ou à se moquer gentiment de l’art érotique, d'où le désir est finalement absent), le film emprunte ponctuellement aux codes du porno gay des années 70, pour évoquer l'ouverture aux autres et es pulsions de son héros, stagiaire qu’on croit au début adepte uniquement des rencontres passagères. Mais, après son contact avec un livreur aux roues de vélo fluorescentes, poète et orgiaque à ses heures (l’évocation en arrêts sur images, fait son effet), c’est en revenant à sa rencontre avec l’artiste, puis à sa liaison personnelle déclinante, que Castro parvient à donner de l’épaisseur à ses personnages. L’incursion du fantastique vient à point nommé, faisant prendre au film une nouvelle direction, aussi inattendue que légèrement politiquement incorrecte, qui en fait un projet original et troublant, dont l’émotion n’est au final pas absente.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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