DRIVING MUM

Un film de Hilmar Oddsson

Le vieil homme et la mère

Lorsque sa mère décède, Jon part en voyage à travers l’Islande pour rejoindre le village natal de sa génitrice, avec le corps de celle-ci, maquillée et habillée, à l’arrière de son véhicule…

Sortie le 17 février 2025 sur UniversCiné

Depuis quelques années, le cinéma islandais a su se frayer un chemin jusqu’aux salles hexagonales, notamment sous la houlette de Baltasar Kormákur, dont le prochain métrage, "Touch", est attendu en 2025. Alors que s’apprête également à sortir "When the Light Breaks", remarqué au dernier festival de Cannes, voici qu’arrive "Driving Mum" directement sur nos écrans TV, via la plateforme UniversCiné. Dès le début, on reconnaît immédiatement ces paysages typiques de l’île d’Europe du Nord. Au milieu de l’immensité des montagnes, vit Jon, un homme qui a continué à vivre avec sa mère malgré son âge avancé. Lorsque celle-ci décède, tout son monde s’écroule. Il va ainsi honorer ses dernières volontés et la ramener dans son village natal. Débute par la même occasion un drôle de périple, à bord d’une vieille voiture, où le fils endeuillé va également entreprendre un voyage sentimental, avec le corps de sa mère maquillée à l’arrière du véhicule…

Road trip à l’humour noir et absurde, "Driving Mum" est avant tout le récit intime en noir et blanc d’un homme ayant oublié de vivre sa vie, par facilité, peur ou sens du devoir selon les époques. Au fil de ses rencontres, tantôt risibles tantôt profondes, c’est avant tout son portrait qu’esquisse la caméra d’Hilmar Oddsson, celui d’un être meurtri dont l’univers s’est bien trop longtemps limité à sa demeure. Au fur et à mesure que le panorama s’aplanit, le protagoniste évolue, son horizon s’élargit, apportant un nouveau regard sur sa propre existence. Déjà époustouflant dans "Le vieil homme et l'enfant", Thröstur Leó Gunnarsson signe un nouveau numéro d’acteur impressionnant, la qualité du film devant beaucoup à sa performance. Aussi bien émouvante que barrée, cette expédition au cœur de terres hostiles, métaphores d’une intimité troublée, est un exercice de style réussi et jouissif, confirmant la vitalité des productions islandaises.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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