DRIFT ASCENSION
Le Tokyo Drift à la française
Synopsis du film
Le parcours tumultueux d’Axel François, pilote professionnel de drift. Entre victoire et désillusion, il nous emmène à travers le monde et les circuits pour partager sa passion…

Critique du film DRIFT ASCENSION
Une musique rythmée, des images de carlingues au ralenti, des plots qui volent et un public en délire… C’est sur ce type d’imagerie que nous sommes lancés avec cette histoire autour d’un jeune pilote français, Axel François. Le film est agrémenté autant de ses interventions que de celles et ceux qui l’entourent : ses amis d'enfance, des coachs professionnels, des amis de circuits et aussi sa dulcinée qui l’accompagne depuis leur premier jour.
Autant le dire d’entrée de jeu : "Drift Ascension" est un film documentaire qui s’adresse avant tout aux amateurs de pneus qui crissent et de moteurs fumants. Le film réussit plutôt bien son entrée en matière, bien aidé par une photographie léchée et des images d’illustration qui nous plongent caméra embarquée directement sur l'asphalte en compagnie de notre frenchy. On est très vite happés par le rythme et les images franchement spectaculaires. Heureusement que l’auteur de ces lignes a joué en long et en large à Need For Speed Carbon pour connaître les règles entourant ce sport car malheureusement personne dans le projet n’a jugé bon d’élargir la portée du documentaire à un public de non avertis en expliquant parfois ce qu’il se passe à l’écran.
On a vite compris qu’il s’agit donc d’un film pour les initiés et les passionnés, quitte à laisser le spectateur lambda sur le côté de la route. C’est vraiment dommage alors que beaucoup d'intervenants expriment leur volonté d’ouvrir leur discipline et de la transmettre à plus de gens possibles. Une ambition franchement paradoxale surtout que la bande de joyeux lurons qui nous est présentée nous a donné réellement envie de s’attacher à eux. Le second point problématique est le rythme. Étalée sur deux heures, la narration abandonne à mi-parcours le point de vue d’Axel, personnage pilier jusqu'à présent, pour se concentrer sur des éléments vagues et répétitifs de la course. On a beau voyager entre la France, l’Espagne ou encore le Japon, chaque segment se ressemble sans être agrémenté d'interviews des autres coureurs rencontrés lors de ces divers championnats mondiaux (le passage éclair au Japon, pays du drift, est franchement décevant).
Le film s’achève du coup avec la désagréable impression d’avoir vu une longue publicité pour le drift qui ne trouve aucun élément pour apporter de la nuance à propos. Les risques sont bien entendu mentionnés mais jamais le réalisateur ne s’attarde réellement sur les ambivalences qu’une telle discipline crée. Il y a pourtant matière avec ces pilotes qui jouent leur vie à chaque virage. Si vous êtes un passionné, vous en aurez pour votre argent avec des centaines d’images de bolides lancés à toute vitesse. Pour les autres, revoyez "Fast and Furious Tokyo Drift" pour apprendre les bases avant de vous lancer dans cette aventure certes trépignante mais aussi très mécanique et complaisante. Il aurait fallu vérifier le niveau d’huile avant d’embarquer.
Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur