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DOUX JESUS

Un film de Frédéric Quiring

Une comédie pas si sage

Gabriel, petit garçon blond, courre dans le cloitre d’un couvent, au milieu des bonnes sœurs. Mais comment est-il arrivé là ? Soeur Lucie revient quelques années en arrière pour nous le raconter…

Il faut bien avouer qu’on était un peu inquiet à la lecture du pitch de "Doux Jésus" et à la vue des premières images, vu l’échec, assez récent, du calamiteux "Juste Ciel" qui mettait déjà en scène quelques actrices de renom (Valérie Bonneton, Camille Chamoux, Claire Nadeau, Guilaine Londez) en bonnes sœurs sous le signe de la comédie. On prend donc les mêmes tenues bleues et blanches et d’autres interprètes connues et heureusement l’on n’arrive à un autre résultat, plus rythmé et plus drôle. Et c’est ici une Marilou Berry plutôt sobre qui prend le rôle principal et qui nous retrace en voix-off sa sortie du couvent avec une échappée belle suite à la visite médicale annuelle, seule sortie de ces femmes qui par moments font vœux de silence (mais communique tout de même en une sorte de morse...). Une virée qui l’obligera à se remémorer ses souvenirs de jeunesse (déception amoureuse, conflit avec une mère bornée…) et le motif de son entrée dans les ordres.

L’introduction autour du potager et d’autres activités, est plutôt sympathique, jouant sur le comique de répétition avec des messes basses entre sœurs, sur le mode « il paraît que », contrecarrées par les apparitions soudaines de Mère Henriette (Isabelle Nanty, qui n’évite pas la caricature mais bénéficie d’un vrai capital sympathie), répondant à chaque fois avec le péché correspondant. Bien sûr la découverte du monde actuel par le personnage de Soeur Lucie est parfois un peu facile (elle s’exclame « c’est l’apocalypse » après un petit aperçu sur le net de tout ce qu’elle a raté …), mais l’accumulation des signes la renvoyant à sa fin d’adolescence ou en lien avec la religion est plutôt amusante (le bar karaoké L’enfer, le « cygne »…). Ajoutez à cela des seconds rôles sympathiques (une Soeur qui fait l’accueil téléphonique complètement à l’ouest, un moine interprété par David Salles, l’aubergiste de La Petite Histoire de France), des allusions à Forest Gump ou Stand By Me, ainsi que l’utilisation détournée de Words de FR David, et vous devriez passer un bon moment.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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