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DOCTOR SLEEP

Un film de Mike Flanagan

Une suite assez brillante… mais qui vacille par moment

Après les terribles évènements ayant eu lieu à l’hôtel Overlook, Danny Torrance tente tant bien que mal de faire sa vie d’adulte. Les choses commencent enfin à s’améliorer, lorsqu’Abra, une jeune fille ayant elle aussi le « Shining » prend contact avec lui…

Doctor Sleep film image

Presque trente ans après le très marquant "Shining" de Stanley Kubrick, considéré par beaucoup comme un monument non seulement de l’horreur mais du cinéma tout court, voici que la Warner nous propose une suite adaptée de celle écrite par Stephen King. Le principal défi de ce projet est bien évidemment de succéder à "Shining", non pas tellement en raison du statut culte de ce film, mais plus parce que l’œuvre de Kubrick s’éloignait tellement de celle de King, qu’il semble délicat de faire à la fois une adaptation de la suite du roman, et une suite direct du film, qui laissait libre court à une interprétation à contrario du roman qui donnait toutes les clés. On était donc curieux de voir comment Mike Flanagan allait se dépatouiller avec tout cela.

Au final, "Doctor Sleep" opte pour un genre proche du thriller fantastique plutôt qu’horrifique pur, et semble bien plus pencher du côté de l’adaptation du roman que de la suite du film tant le style est différent de celui de Kubrick et proche de celui de King, mais sans pour autant oublier de rendre un certain hommage au premier. Le problème, c’est que comme on l’a dit plus tôt, "Shining " de Kubrick était complètement dépossédé de toute exposition, tâche qui incombe donc à "Doctor Sleep", et si le résultat est probablement le meilleur qu’on pouvait espérer, force est de constater que ce surplus d’exposition amène à une perte de fluidité dans la narration. Elle s’incarne entre autres dans une histoire très étalée dans le temps (qui reprends Danny peu de temps après les évènements jusqu’à ses quarante ans) et un peu fragile, notamment avec la première ellipse qui juxtapose deux messages complètement à l’opposé l’un de l’autre, ou encore dans pas mal d’éléments qui sont bien mis en place mais assez peu exploités par la suite, ou vite expédiés au final (comme le personnage d’Andi la Vipère qui au final ne sert qu’à introduire le fonctionnement des antagonistes).

De tout cela résulte le manque d’une réelle sensation de progression dramaturgique fluide, dont le point culminant (ou climax) est ici bien décevant, apparaissant trop précipité et assez mou. Cependant, il n’empêche que malgré ces défauts certain, l’univers décrit reste très agréable à découvrir, et le moment passé devant le long métrage est plus qu’agréable pour le spectateur, qui ne verra pas les 2h30 passer. Concernant la mise en scène, elle opte pour une approche beaucoup plus moderne de l’angoisse et fonctionne parfaitement bien, notamment du point de vue de la photographie, bien plus travaillée que dans le film de Kubrick qui se contentait d’une lumière finalement très basique. On retiendra surtout les séquences se déroulant « dans le shining » qui restent les plus inventives. Mais le reste de la réalisation est aussi de très bonne facture et efficace.

Enfin, les acteurs livrent tous une bonne prestation, à l’exception peut-être d’Emily Alyn Lind, l’interprète d’Andrea « Andi la Vipère » Steiner qui surjoue pas mal tout de même. "Doctor Sleep" est au final un bon thriller fantastique avec un univers très attractif, mais qui souffre de problèmes narratifs, notamment d’exposition, du fait de son statut de suite d’un film qui avait fait le choix de s’en débarrasser le plus possible.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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